L’Inde, le marché à conquérir à tout prix

Le marché indien suscite l’intérêt du gouvernement mauricien. Ainsi, lors d’une rencontre avec les opérateurs touristiques, le ministre du Tourisme, Michael Sik Yuen, fait part des ambitions de Maurice pour le marché indien : « Nous voulons attirer davantage de touristes indiens. Nous nous concentrons actuellement sur la visibilité, l’accessibilité et l’attractivité de l’île Maurice sur le marché indien et nous avons de bonnes raisons de croire que nous pouvons connaître une croissance de 4 à 6 % sur le marché indien. » 

Les arrivées touristiques provenant de la Grande Péninsule ont augmenté de 2,6% pour la période de janvier à juin, passant de 28 622 en 2011 à 29 371 en 2012. Face à cette croissance encourageante, le ministre du Tourisme a exposé son objectif de collaborer avec les principaux acteurs et professionnels du tourisme indien afin de renforcer le marché Maurice- Inde.

C’est dans cette optique qu’au mois de février, des destinations comme Mumbai, New Delhi, Chennai ou encore Kuala Lumpur sont mieux desservies par Air Mauritius. Le ministre Michael Sik Yuen a récemment rencontré son homologue indien, Shri Subodh Kant Sahai, au cours d’une visite de deux jours à New Delhi. Lors de cette réunion, les deux hommes ont abordé les stratégies de coopération pour renforcer les liens touristiques entre les deux pays.

Maurice et l’Inde ont ainsi signé un protocole d’accord pour partager et échanger l’expertise sur le tourisme. Michael Sik Yuen a énuméré une série de mesures visant à améliorer la visibilité de Maurice, à travers le segment MICE (Meetings, Incentives, Conventions and Exhibitions) et de positionner l’île comme une destination de mariage. Il a aussi proposé aux agents de voyages indiens d’inclure Rodrigues dans le package afin d’améliorer la gamme de produits de Maurice.

Quid du sens de l’accueil des Mauriciens ?

Outre les effets de la crise de la dette qui affecte toute l’Europe – le principal marché touristique pour l’île Maurice –, la destination Maurice trouve difficilement ses marques. Ainsi, éloigné du slogan Maurice, c’est un plaisir, qui vante la destination, il y a une certaine perception que la destination perd de vue ce qui fait son charme, à savoir son le sens de l’accueil de ses citoyens.

« Beaucoup de destinations de rêve offrent aujourd’hui des chambres à moins cher, avec des plages dorées. On peut aisément trouver dans d’autres destinations ce qu’on offre ici, à Maurice. Notre richesse n’a jamais été nos hôtels, mais nos personnes. C’est notre vraie valeur. En ce sens, la destination Maurice n’est plus attirante vu qu’elle focalise sur ses hôtels, ses infrastructures et moins sur cette ambiance chaleureuse qui, dans les années 80 à 95, attirait les touristes. On croit à tort que dans un 5-étoiles, il ne doit pas y avoir d’ambiance, que le client n’est là que pour se reposer et manger mieux, qu’il ne doit pas s’amuser », observe Allan Marimootoo, producteur d’artistes et directeur de Musipro, mais aussi acteur touristique depuis 45 ans.