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Marché de l’huile : La production locale résiste à l’importation

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Marché de l’huile : La production  locale résiste à l’importation | business-magazine.mu

Le marché local de l’huile comestible est dominé par les fabricants mauriciens malgré l’ouverture du marché aux produits importés. Car l’importation, au lieu de constituer un frein à l’industrie mauricienne, a poussé les fabricants à s’adapter aux normes internationales. Les huiles importées et locales rivalisent dorénavant sur un pied d’égalité pour être le meilleur allié santé des Mauriciens.

Avec 30 millions de litres placés sur les étagères des supermarchés chaque année, le secteur de l’huile comestible est un marché solidement implanté à Maurice. Même si ces trente dernières années, une image négative s’est développée à la suite des campagnes de sensibilisation régulières de la part des autorités concernant la nécessaire prévention contre les maladies cardio-vasculaires, la diversité de types d’huiles commercialisés est la preuve du dynamisme du secteur. L’ouverture du marché aux produits importés a poussé les fabricants locaux à s’adapter aux normes internationales. Aujourd’hui, on peut dire que les huiles importées et locales rivalisent sur un pied d’égalité.

Malgré l’importation d’huiles de fabrication égyptienne ou malaisienne sur le marché local par d’importants distributeurs, les marques commercialisées par des deux grands fabricants locaux, Mauritius Oil Refineries (Moroil) et Ramdenee Edible Oil Products (REOP), résistent et conservent leur leadership. Leur popularité auprès des Mauriciens peut s’expliquer par le fait que la majorité de la population les apprécie pour leur goût. De plus, ces fabricants importent eux-mêmes une variété d’huiles qui leur permettent de rester compétitifs en offrant aux consommateurs des alternatives à leurs propres fabrications. Ils se permettent donc d’avoir une marge de manœuvre élargie et peuvent aussi garder les prix plus ou moins stables malgré les fluctuations sur le marché international.

Aux normes HACCP et SA8000

Hormis les investissements continus dans la modernisation des équipements et les remises à jour perpétuelles au niveau des normes de production, la capacité de résistance des marques locales face à la compétition internationale repose sur un changement dans la façon dont les huiles comestibles sont commercialisées dans les surfaces d’alimentation. Moroil, par exemple, affiche aujourd’hui ses certifications HAACP, qui garantit la sécurité alimentaire, et SA8000, qui témoigne des normes internationales adoptées par Moroil dans ses usines. L’on note également les soins de son département commercial à mettre en avant l’aspect santé en insistant, par exemple, sur les efforts mis dans le raffinage de l’huile brute qui est importée et connaît un nombre de traitements qui préservent les qualités organoleptiques et d’autres propriétés naturelles, afin de dispenser leurs bienfaits au quotidien. Ces efforts à vouloir prouver et insister sur la qualité de leurs produits expliquent le succès des marques de ces fabricants dans les cuisines mauriciennes.

Mais si les fabricants locaux tiennent bon, les distributeurs mauriciens aussi sont déterminés à faire venir des produits de grande qualité sur le marché. Et c’est parfois en visant des marchés de niche qu’ils réussissent la commercialisation de marques internationales. Innodis, qui existe depuis 1973, fait venir, par exemple, la marque Sunbeam de la Malaisie. Selon Christina Sam See Moi, la Marketing Manager, Innodis fait désormais partie des leaders sur le marché de l’huile haut de gamme. Pour ce grand distributeur employant 1 400 personnes et réalisant un chiffre d’affaires de Rs 4 milliards annuellement, si Sunbeam a pu faire une percée sur le marché mauricien, c’est grâce à la garantie de qualité que cette marque apporte au niveau de ses ingrédients et du procédé de fabrication.

La réputation de ces marques sur la scène internationale facilite leur intégration dans le caddie du consommateur et permet aux distributeurs de participer à la diversification du marché local. Innodis importe quatre gammes de la marque Sunbeam : Sunflower Oil, Soyabean Oil, Canola Oil et Corn Oil. Ces huiles à faible teneur en graisses saturées contribue à régulariser le taux de cholestérol dans le sang.

L’huile d’olive prisée

Cette variété dans les importations des grands distributeurs tels qu’Innodis oblige les fabricants locaux à répliquer eux-mêmes par l’importation et la commercialisation de marques internationales afin de ne pas perdre des parts de marché. Moroil, par exemple, importe les huiles Lesieur et l’huile d’olive Olivor. Avec la marque française Lesieur qui gagne en popularité auprès des Mauriciens suite à des campagnes de marketing régulières, Moroil est capable d’offrir une certaine diversité : huile d’olive, de tournesol, de maïs, de sésame, de colza, de pépins de raisin et huile pour les pizzas. Ramdenee Edible Oil Products importe, quant à elle, la marque d’huile d’olive Cordelior. Les deux fabricants locaux ont comme dénominateur commun l’huile d’olive dans leurs importations. Ce qui reflète la forte demande pour l’huile d’olive ces dernières années.

Le phénomène s’explique, selon Christina Sam See Moi, par les nombreuses campagnes de sensibilisation qui poussent les Mauriciens à faire de plus en plus attention à leur santé et surtout à veiller à leur alimentation. La forte teneur en graisses polyinsaturées et les propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires de l’huile d’olive, grâce aux polyphénols qu’elle contient, en accentuent la demande et la popularité. Toutefois, souligne Christina Sam See Moi, malgré cette popularité, l’huile d’olive serait plus couramment utilisée dans les salades mais encore très peu utilisée pour les fritures et les mets traditionnels mauriciens.

Moroilet REOP produisent toutes deux de l’huile de tournesol et de l’huile de soja, Moroil Tournesol et Moroil Soja pour Moroil et Soyalite (Pure Soyabean Oil) et Sunlife (Pure Sunflower Oil) pour REOP. L’huile de tournesol, qui est riche en oméga 3, et l’huile de soja, qui contient les acides gras comme l’oméga 6 et 3, préviennent les maladies cardio-vasculaires. La capacité pour les producteurs mauriciens à les fabriquer localement les rend très compétitifs. REOP, qui brasse un chiffre d’affaires de Rs 500 millions annuellement et produit de l’huile végétale, peut  même se permettre d’exporter sa marque Rajah à Madagascar. Moroil, quant à elle, avec sa grande diversité de produits fabriqués localement et produits importés, a réalisé un chiffre d’affaires de Rs 1,1 milliard pour l’exercice financier 2014-2015 avec 60 % de ses profits tirés de la vente de ses huiles raffinées et brutes.

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