Ric Actuel : saisir les opportunités de développement à l’international

Petite entreprise spécialisée dans la confection de vêtements et sous-vêtements exclusivement masculins, Ric Actue lambitionne d’étoffer son carnet de commandes en ciblant davantage les marchés étrangers dans les années à venir.

Ric Actuel, c’est une jeune entreprise fondée par Ricardo Anamunthoo en février 2014, dédiée à la production de vêtements et sous-vêtements masculins. Auparavant, il aura obtenu un Master en entrepreneuriat auprès de l’Institut de la Francophonie pour l’Entrepreneuriat et réalisé une étude de marché, pour déterminer le créneau où il souhaitait se spécialiser. Le chef d’entreprise possède, en effet, une boutique de prêt-à-porter à Rose-Hill depuis 2009 mais voulait ajouter d’autres cordes à son arc en créant Ric Actuel.

C’est donc à Rose-Hill également que l’usine de confection verra le jour avec un investissement de départ global de  Rs 1 million, nécessaire à l’achat de machines, entre autres. Ricardo Anamunthoo contractera ainsi un prêt auprès de la Banque de développement à hauteur de Rs 750 000, qu’il complétera par des fonds propres. Pour démarrer ses activités, il recrute 12 personnes et charge une ancienne directrice d’usine d’en assurer la formation.

Outre les vêtements casual chic de la marque Spunk qu’il commercialise dans son magasin du même nom, l’entrepreneur se met à fabriquer un produit de niche : le boxer-short haut de gamme. Conscient des limites dumarché mauricien à ce niveau, Ricardo Anamunthoo ne se fait pas prier lorsque Enterprise Mauritius l’invite au Mauritius International Trade Expo (Maitex) 2014 qui s’est tenu au Swami Vivekananda International Conference Centre, à Pailles, en août de l’année dernière. À travers cette manifestation, il obtiendra l’une de ses plus importantes commandes, soit 6 700 pièces, d’une grande marque française de sous-vêtements.  Cette commande, précise le chef d’entreprise, a représenté 30 % du chiffre d’affaires de Ric Actuel pour l’année financière 2014-2015.

Ricardo Anamunthoo se réjouit du fait que certaines marques de vêtements connues à l’international préfèrent s’adresser aux PME plutôt qu’aux grandes usines de confection, celles-ci ne prenant généralement pas de commandes inférieures à «20 000 pièces». D’ailleurs, toujours lors du Maitex2014, le directeur de Ric Actuel a décroché deux autres commandes de 6 000 pièces chacune de la prestigieuse marque sud-africaine Jagadi Couture.

Selon Ricardo Anamunthoo, «l’exportation est la seule voie possible» pour les PME qui souhaitent se faire un nom et survivre à la concurrence des produits asiatiques. À ce jour, les exportations vers l’Afrique du Sud et la France représentent 50 % du chiffre d’affaires de Ric Actuel. Quant aux ventes de sa marque Spunk, à Maurice, elles y contribuent à hauteur de 42 à 43 %, la sous-traitance complétant le tableau. 

En comparaison au marché local, où Ricardo Anamunthoo vend relativement bien du prêt-à-porter masculin, soit des pantalons, jeans, chemises et tee-shirts, c’est avant tout aux marchés étrangers qu’il destine les boxer-shorts produits par RicActuel. «Le marché local nous demande une production de 200 pièces de sous-vêtements par mois qui peut être réalisée en une demi-journée à l’usine», confie-t-il. Par contre, à l’étranger, poursuit l’entrepreneur, l’on note une demande croissante pour le boxer-short haut de gamme. Il cite, à ce propos, le phénomène d’enrichissement dans certains pays africains qui va de pair avec la recherche de produits de luxe.

En septembre 2014, Ricardo Anamunthoo a eu l’opportunité de suivre la formation Go Export à travers Enterprise Mauritius. Il en a appris davantage sur les rouages de l’exportation et les normes de qualité attendues des entrepreneurs locaux. Dès lors, le directeur de Ric Actuel envisage de lancer sa marque Spunk sur le marché international. De ce fait, si l’entreprise a brassé un chiffre d’affaires de Rs 3 millions lors de sa première année d’opération, elle ambitionne de le doubler d’ici à l’année prochaine. En outre, d’une capacité de production de 25 000 à 30 000 pièces par mois actuellement, elle compte atteindre les 80 000 pièces par mois à l’horizon 2018.