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UMEX : trading éthique et islamique

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UMEX : trading éthique et islamique | business-magazine.mu

Se positionner comme figure de proue dans la démocratisation du trading éthique. Tel est l’objectif d’Umex Securities and Finance. Elle domine l’actualité financière depuis peu en raison de la mise en place de la toute première plateforme de « share dealing » islamique dans la région à travers un partenariat stratégique avec LCF Securities (Mauritius).

 «L’idée derrière la mise sur pied du premier service de share dealing halal en Afrique est d’offrir des solutions de trading qui soient à la fois éthiques et islamiques », indique Mahesh Jayanarayan, le Chief Executive Officer (CEO) du groupe UMEX Securities. Il poursuit que ce service a été conçu pour satisfaire des investisseurs islamiques mais également ceux qui voudraient faire des investissements éthiques ou tout simplement non conventionnels.

La plateforme de trading réunit plus de 500 fonds répartis dans 30 pays et des centaines de firmes détenant un certificat de conformité à la charia (NdlR : loi islamique codifiant à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman ainsi que les interactions sociétales).

Umex Securities and Finance Ltd a été enregistrée en 2010. Cette filiale d’Umex Securities Group Ltd est gérée et opérée par Festival International AB de la Suède. La firme se spécialise dans la prestation de produits et de services financiers conçus pour une composante de l’industrie financière de 5 milliards de dollars avec une captive audience de plus de 2,5 milliards de personnes dont la culture et les principes sont dictés par l’éthique dans la conduite des affaires. « Nous proposons des services et des produits financiers, des plateformes électroniques de trading aussi bien que des opportunités d’investissements à un marché niche. Ce marché comprend des adhérents de plusieurs confessions : islamique, dharmique, abrahamique aussi bien que des adeptes des valeurs éthiques et sociales. D’où l’expression Socially Responsible Investing (SRI) », précise Mahesh Jayanarayan.

L’engouement pour la finance islamique s’explique par deux facteurs. D’abord, l’importance du captive market liée à l’appartenance religieuse. « Contrairement aux générations précédentes où les gens n’intégraient pas forcément la philanthropie dans leur quotidien, les futures générations voudront que les valeurs morales fassent partie de leurs habitudes d’investissement. »

L’Afrique, terre d’opportunités

Rappelons que l’Afrique, qui est desservie par la plateforme de share dealing conforme à la charia depuis vendredi dernier, 1er février, abrite la seconde plus grande population musulmane du monde avec 540 millions de représentants, soit 52,4 % de sa population. De plus, selon l’African Development Bank (AFDB), le nombre d’Africains de la classe moyenne a triplé au cours des 30 dernières années. Résultat : les banques islamiques et les produits conformes à la charia sont appelés à être des plus populaires dans les régions du continent à forte concentration musulmane comme l’Afrique du Nord, de grandes parties de l’Afrique de l’Ouest et la côte est. « L’attrait des banques islamiques croîtra dans les pays avec une importante communauté d’affaires musulmane comme l’Afrique du Sud où les musulmans constituent environ 2 % de la population totale du pays mais où, selon les indications, ils fournissent plus de 10 % du produit intérieur brut (PIB). »

L’autre facteur derrière le succès de la finance islamique est l’érosion de la confiance dans le trading conventionnel dans le sillage de la crise des subprimes de 2008. « La finance islamique s’est montrée immunisée contre la crise globale financière de 2008. Sa performance n’a pas souffert comme le secteur conventionnel car la finance islamique est basée sur l’interdiction de la dette et des intérêts. Plusieurs lois et règlements en ligne avec la finance islamique (comme Basel 3) sont d’ailleurs en passe d’être introduits dans le secteur conventionnel depuis 2008. »

Il faut souligner que la finance islamique n’est pas strictement le monopole des musulmans. Il s’agit avant tout d’une alternative d’investissement dictée par des considérations éthiques, morales et sociales et la conviction que l’argent doit être utilisé pour créer du capital social en sus de la richesse.

Le portefeuille clientèle d’Umex Securities and Finance Ltd comprend des particuliers mais aussi des clients institutionnels. Ses produits et services incluent : UMEX Trader, UMEX Global Funds, IRnetCONNECT et UMEX eTrader.

Pourquoi Maurice ?
Maurice a été choisie comme plaque tournante par le groupe UMEX pour plusieurs raisons. Outre sa situation géographique idéale, entre l’Afrique, l’Asie et l’Australie, Maurice dispose d’un important réseau de DTAA (Double Tax Avoidance Agreement) et d’IPPA (Investment Promotion and Protection Agreement). « Depuis la mise sur pied du secteur offshore à Maurice au début des années 1990, l’île se positionne de plus en plus comme un centre financier international d’où le capital est injecté en Afrique et en Asie. L’avantage d’utiliser Maurice comme plaque tournante réside dans l’atténuation des risques (risk mitigation) et la protection des investissements qui découlent de la vaste étendue de son réseau d’accords et de l’efficience fiscale (fiscal efficiency) de par les traités de non-double imposition. En outre, le marché régional a été ouvert par le biais des blocs régionaux qui regorgent de professionnels de la finance », explique le CEO du groupe Umex Securities, Mahesh Jayanarayan.

L’origine du nom

Le nom « UMEX » n’a pas été conçu de manière aléatoire. « UM est représentatif du mot « Ummah » qui désigne, pour les croyants de confession musulmane, la communauté des nations établie en 622 AD par le dernier prophète en date, dans l’optique de réunir les communautés et les nations sous la constitution de Médine. Quant au suffixe « ex », il s’inspire du mot
« exchange », de par la vocation de la firme de promouvoir des échanges à l’échelle internationale », explique le CEO d’Umex Securities.

Partenariat stratégique avec LCF Securities
C’est en collaboration avec LCF Securities qu’UMEX se prépare à pénétrer le marché africain pour y proposer des services financiers globaux qui soient à la fois éthiques et au diapason avec les préceptes islamiques. Lancé en novembre 2011 suite à l’acquisition de Newton Securities, LCF Securities Ltd (Mauritius) est une firme de stockbroking. Elle se distingue par son expertise dans le secteur financier à Maurice et son indépendance. « Nous ne sommes pas des fund managers et du fait que nous ne sommes affiliés à aucun conglomérat ou groupement politique, nous sommes en mesure de donner des informations impartiales aux protagonistes du marché boursier. Par exemple, nous ne faisons aucune promotion de tel ou tel fonds », explique Rajiv Lutchmiah, CEO de LCF Securities.

Une sélection rigoureuse

Plusieurs tests sont effectués pour assurer qu’une firme est conforme à la charia. D’abord, l’on vérifie sa solvabilité et par extension, que ses opérations ne sont pas financées par des dettes. Trois ratios sont calculés : dette totale avec intérêt/total de l’actif (moins de 33 %), actifs totaux avec intérêt/total de l’actif (moins de 33 %) et immobilisations incorporelles/total de l’actif (moins de 70 %). L’autre test, le Business Activity Screening, consiste à s’assurer que les opérations de l’entreprise s’accordent avec la charia. Par exemple, des firmes dont les recettes proviennent d’activités dites haraam (défendues) comme la pornographie, la commercialisation ou la confection de produits dits haraam comme l’alcool, le tabac, la nourriture à base de viande porcine, entre autres, ne seront pas admises sur la plateforme d’UMEX. Pour attester cette sélection, un certificat est octroyé aux firmes par le Shaikh Hassan Hussain, responsable du Sharia Advisory Panel d’UMEX. « Cela dit, nous avons décidé d’aller au-delà du Sharia-compliant screening. Avec plus de trois ans d’expérience à notre actif, nous avons diversifié nos critères pour tenir compte des considérations éthiques. Par exemple, nous excluons les firmes qui sont impliquées dans l’expérimentation animale ou l’exploitation des enfants », précise Mahesh Jayanarayan.

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