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Rentrée scolaire : Le prix des fournitures en hausse

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La rentrée scolaire est le deuxième temps fort de l’année pour le secteur de la grande distribution après les fêtes de fin d’année. Cahiers, stylos, papeterie, chaussures, sacs font partie des fournitures scolaires dont les élèves et étudiants ont besoin pour cette grande rentrée. Bien que les distributeurs s’évertuent à contenir les prix, les rayons dédiés aux fournitures scolaires subissent l’inflation.

AVEC un pouvoir d’achat amoindri dans ce contexte d’inflation élevée, après les dépenses d’une fin d’année fêtée à nouveau avec la famille élargie après deux ans de pandémie, les Mauriciens se retrouvent avec un budget serré pour les achats des fournitures scolaires dans la cadre de la grande rentrée. Les sociétés de distribution, de commercialisation et de vente des besoins scolaires sont néanmoins beaucoup sollicitées en ces premiers jours de 2023. Avec l’inflation en glissement annuel qui est passée de 11,9 % à 12,1 %, les prix sont à la hausse, que ce soit pour les uniformes ou pour les fournitures.

Chaque année, c’est une dépense incontournable pour les parents. Dans les rayons, toutes les fournitures sont déjà en place et les acheteurs sont au rendez-vous afin de démarrer le premier trimestre dans les meilleures dispositions. Pour ce qui est des chaussures, Dominique Filleul, le directeur général de City Sport, confie qu’il tente au mieux de contenir les prix en dépit de la conjoncture économique difficile au niveau de l’importation et des coûts supplémentaires qu’il subit.

L’achat des fournitures scolaires est une étape inévitable. Et ces dépenses sont loin d’être négligeables. Pascaline Ho-Chook Cotte, responsable des ventes à Hobby World, estime qu’il y a une augmentation de 0 à 50 % selon les produits et constate que certains préfèrent utiliser des livres de seconde main ou ceux de leurs aînés. «Nous réalisons que la perte du pouvoir d’achat est une triste réalité. Nous avons fait l’effort d’absorber une partie des augmentations pour soulager le portefeuille des parents», soutient-elle.

Preety Baboololl, chef du département Bazaar de Super U Flacq, concède que la vente de matériel scolaire a considérablement augmenté en décembre dernier, comparé à 2021. «En ce qui concerne l’année 2022, nous avons remarqué qu’il y a un changement important dans la façon d’acheter auprès du consommateur et du détaillant, chaque achat étant minutieusement calculé en fonction du budget et des besoins. Les parents cherchent certainement la meilleure option pour les enfants, car l’éducation est le meilleur investissement pour un enfant. La vente d’ordinateurs portables et de tablettes a considérablement augmenté de 2019 à 2022», observe Jonathan Jules, le directeur général de 3G Mobile.

Vilorshna Sundanum, directrice de Toorawa Bookshop, quant à elle, note que le coût des fournitures a grimpé de 20 – 30 %. «Cette année, comme les années précédentes, l’achat des fournitures reste primordial. Au mois de décembre, les parents n’ont pas fait l’impasse sur ces dépenses. Et si nous comparons nos ventes de cette année à celles de l’année dernière, elles sont plus conséquentes».

LES VENTES SONT PLUS CONSÉQUENTES CETTE ANNÉE BIEN QUE LES COÛTS AIENT GRIMPÉ DE 20 – 30 %

Repenser le modèle d’affaires

Comment évolue ce marché ? Pour Dominique Filleul, cela dépend des secteurs et du positionnement des produits que les magasins offrent à la vente. Il partage que la tendance est plutôt surprenante en termes de volume d’affaires. Néanmoins, tout le secteur du retail a dû repenser son modèle d’affaires avec les différentes augmentations qui se sont ajoutées depuis 24 mois. «Bien évidemment, le fret, le taux de change de la roupie, les ruptures d’approvisionnement sur certains produits auprès des fournisseurs, les délais de livraison chaotiques des lignes maritimes ont certainement impacté le marché.»

Comme le souligne Preety Baboololl, les rayons sont déjà pleins de fournitures pour la rentrée scolaire dont certains articles ont subi de fortes hausses. Mais cela n’empêche pas les clients de faire leurs achats, obligation faisant loi. «Les clients ne font pas le difficile avec ces prix plus élevés car pour eux, l’important, c’est d’avoir tous les produits de qualité qu’ils souhaitent dans un même lieu.»

«Pendant la pandémie, le coût du fret plus élevé a poussé les prix à la hausse. Juste pour donner une idée, l’expédition de la Chine d’un conteneur de 40 pieds coûtait entre 17 000 USD et 20 000 USD, soit le double du prix habituel. Heureusement que les prix se sont stabilisés maintenant avec une fourchette ne dépassant pas 10 000 USD pour un conteneur de 40 pieds. Sur le plan commercial, nous avons été en mesure de soutenir notre croissance malgré tous les différents défis. Nous avons diminué nos bénéfices juste pour être en mesure d’être plus compétitifs et de nous adapter aux exigences des clients», rappelle Jonathan Jules.

En octobre dernier, la librairie Toorawa a envoyé la liste à ses fournisseurs pour qu’ils préparent les com[1]mandes bien à l’avance. À la fin du mois d’octobre, ils ont récupéré les fournitures et ont commencé à tout installer. Relativement à City Sport, une organisation est planifiée depuis plus d’un an avec les achats auprès des fournisseurs. Ensuite, une organisation logistique bouleversée qui demande encore plus d’anticipation que les années précédentes. Par contre, chez 3G mobile, chaque achat est très calculé sur le budget et les besoins. «Mon opinion personnelle est que depuis la pandémie, nous avons compris que la base est la chose la plus importante dans la vie», fait comprendre Jonathan Jules. Chez Super U, le matériel scolaire est en promotion scolaire depuis le 21 décembre. Les promotions sont affichées sur les brochures et en ligne. «On a mis en avant la rentrée des classes comme une de nos priorités», précise Preety Baboololl

QUELLE PLACE POUR LA QUALITÉ ?

Entre la Covid-19 et la crise géopolitique, les produits de marque et de bonne qualité sont-ils toujours privilégiés? Les fournitures scolaires ne sont pas des produits de luxe. Ce sont des produits de base pour les élèves et les étudiants. Les clients, rappelle Preety Baboololl, n’ont pas vraiment le choix de se passer de ces produits-là. Le directeur général de City Sport pense qu’ils sont encore plus privilégiés en cette période. «Nous connaissons tous l’adage ‘Le pas cher coûte cher’. Chaque consommateur et foyer cherche avant tout un produit qui va durer dans le temps. De plus, la recherche des multinationales sur le confort, la longévité, les matières utilisées pour apporter encore plus de satisfaction est permanente.»

Beaucoup de parents se plaignent de la baisse du pouvoir d’achat. Face à cette conjoncture économique difficile, les clients réfléchissent-ils à deux fois avant d’acheter les fournitures scolaires ? En ces temps difficiles pour le ménage, chaque foyer regarde, compare les prix, recherche les bonnes affaires. «Je pense que nous sommes tous à l’affût du meilleur rapport/qualité prix sur le marché», observe Dominique Filleul.

Chez 3G mobile, il y a eu un constat que ce marché a été adapté pour un produit de bonne qualité et de marque. Le facteur le plus important est le service ; le client regardera davantage dans la partie après-vente. D’un autre côté, Preety Baboololl avance que les parents d’enfants fréquentant l’école primaire ne favorisent pas autant que les parents des élèves au secondaire, les produits de marque et de qualité.

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