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Formation professionnelle à La Réunion : s’accorder aux défis de l’emploi

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Formation professionnelle à La Réunion : s’accorder aux défis de l’emploi | business-magazine.mu

La volonté du gouvernement Hollande d’inscrire l’emploi des jeunes parmi ses priorités, le taux de chômage élevé des Réunionnais et l’urgence pour l’île de développer ses relais de croissance ont fait de la formation professionnelle un véritable enjeu sur le département français ultramarin. Plus qu’une offre élargie, il s’agit pour les acteurs publics et privés de proposer un outil toujours actualisé, au service de l’employabilité immédiate.

La formation professionnelle un secteur dynamique à La Réunion. En 2007, 420 organismes publics et privés étaient positionnés sur ce marché. En 2015, selon le dernier recensement, ce sont 680 acteurs qui sont spécialisés dans le domaine de la formation professionnelle à La Réunion.

Si le paysage a changé, les cartes pédagogiques, ont, elles aussi, évolué pour être en adéquation avec les réalités du marché du travail. L’université à laquelle le reproche était souvent fait d’être déconnectée du secteur de l’emploi en est l’illustration parfaite. «Depuis près de cinq ans, il y a eu de réels changements sur ce plan», note Cathy Pomart, vice-présidente de l’Université de la Réunion en charge de la formation professionnelle, avant de détailler : « Nous proposons de plus en plus de stages à nos étudiants et avons à cœur de les mettre en relation avec des professionnels. Ces acteurs interviennent d’ailleurs directement dans nos formations, à travers notamment des modules de construction de projets professionnel». À compter de cette rentrée 2015, l’offre de formation de l’Université de La Réunion s’enrichit davantage avec un «focus sur la préprofessionnalisation des licences généralistes».

Ayant fait de l’emploi des jeunes l’un de ses chevaux de bataille, le gouvernement français a mis en place  de mesures destinées à faciliter de  nouvelles embauches. Plusieurs dispositifs, parmi lesquels les emplois d’avenir par exemple, ont ainsi vu le jour, afin de proposer des solutions d’emploi à des jeunes dépourvus de qualifications ou peu qualifiés. Mais ces dispositifs associés à un fort engagement financier de l’État se retrouvent parfois en concurrence avec d’autres.

Fin du fonds de péréquation

Au niveau des entreprises, il y a une concurrence directe entre secteur marchand et non marchand. Une association d’aménagement d’espaces verts, où le salaire des équipes est assumé à plus de 90 % par l’État, se révélera moins compétitive qu’une entreprise privée spécialisée dans la même branche. «L’économie est aujourd’hui inversée. L’emploi public est plus important que l’emploi privé», rappelle, pour sa part, le directeur général de l’Afpar, Eric Fontaine. En sa qualité d’administrateur de la Confédération des petites et moyennes entreprises de La Réunion (CGPME), Thierry Fayet, appelle, lui, à la mise en place de moyens supplémentaires pour relancer l’économie du côté de l’entreprise.

Auparavant, une partie des fonds paritaires nation aux non utilisés était reversée aux régions prioritaires parmi lesquelles figure La Réunion. En 2009, le fonds unique de péréquation a laissé place au fonds de sécurisation des parcours professionnels. Un premier changement au niveau national : l’État a prélevé 900 millions d’euros à ce fonds pour les donner à Pôle Emploi. Cela lui permet de financer des actions à l’attention des demandeurs d’emploi pour que ces derniers puissent s’insérer ou se réinsérer au plus tôt sur le marché du travail.

La législation de mars 2014 a, entre autres, signé la fin du fonds de péréquation. L’organisme paritaire collecteur agréé (Opca) n’adonc plus de refinancement par le fonds de sécurisation des parcours professionnels des sommes qu’il engage au niveau de la professionnalisation. La perte sèche représente 32 millions d’euros pour La Réunion. Les Opca se sont retrouvés limités et ne peuvent, par exemple, plus financer les contrats aidés à travers la période de professionnalisation.

Plusieurs acteurs déplorent l’absence d’un «schéma de développement économique», d’une vision prospective nécessaire pour adapter au mieux l’offre de formation professionnelle aux besoins des entreprises. N’ayant pas de visibilité, il est difficile pour ces acteurs économiques de se projeter sur du long terme.

Dans la dynamique impulsée par le projet GERRI et Réunion, île verte, des entreprises s’étaient investies dans la filière photovoltaïque. L’offre de formation s’est alors organisée pour professionnaliser les acteurs du secteur (mobilisation de moyens humains, mise en place de plateaux techniques…). La décision de l’État venue impacter la fiscalité en outre-mer a ébranlé cette même filière, entraîné la fermeture de différentes structures et causé un sérieux manque à gagner pour de nombreux acteurs privés de la formation engagés sur ce volet. Cette situation, personne ne veut la revivre.

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