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Interview Rencontre

Deepak Ramsurrun (fondateur de DVEO Media) – «les plateformes digitales, un marché d’avenir»

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Deepak Ramsurrun (fondateur de DVEO Media) - «les plateformes digitales


Journaliste à la télévision nationale mauricienne, puis responsable de la communication pour Mauritius Telecom, Deepak Ramsurrun a été l’une des chevilles ouvrières de l’offre Triple Play MyT. Dorénavant à la tête de DVEO Media, il investit sa passion du multimédia dans le créneau de la vidéo digitale.


BUSINESS MAGAZINE. Vous êtes tombé dans la marmite des médias il y a très longtemps…

C’est le cas de le dire. J’ai été journaliste à la télévision nationale mauricienne pendant 10 ans. Ensuite, j’ai rejoint Mauritius Telecom, opérateur national de téléphonie et télécommunications, où j’ai évolué pendant une dizaine d’années. J’ai activement pris parti à la mise en place de l’offre Triple Play MyT et j’ai été amené à négocier avec de nombreux fournisseurs de programmes, des «channelsat content providers». Depuis que je suis à la tête de DVEO Media, je me suis spécialisé dans l’organisation d’événements en Inde et en Afrique. Il y a un grand intérêt pour les conférences spécialisées que j’organise en Inde. 


BUSINESS MAGAZINE. Quel est votre regard sur l’offre télévisuelle indienne ?

Le marché indien est énorme avec le grand nombre d’habitants et les langues différentes qui y sont pratiquées. Les grandes sociétés télévisuelles connues sont, notamment, Star, Eros, MC TV. Mais ce qui retient l’attention, c’est qu’en parallèle à l’offre télévisuelle traditionnelle, il y a un véritable boom de l’offre d’émissions sur les plateformes vidéo, sur un modèle quasi identique à Netflix. Actuellement, d’après les dernières données, en Inde, Netflix a 5 millions d’abonnés et a maintenant été dépassé par les plateformes indiennes. 75 millions d’abonnés pour Hotstar, 15 millions pour Voot viacom. Les chiffres parlent d’eux-mêmes de l’engouement du public pour les plateformes vidéo de ce type et aussi le potentiel de spectateurs qui peuvent être touchés. Le modèle du Pay TV a un énorme potentiel qui n’en est qu’à ses débuts.


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BUSINESS MAGAZINE. Qu’estce qui explique cette explosion d’abonnements ?

Il y a plusieurs facteurs. D’une part, le support a changé. Sur le Smartphone et la tablette, on peut visionner un film, une série, un documentaire à toute heure, et partout. On peut regarder une émission à l’heure qui nous convient. Mais il y a aussi un facteur coût. Le client n’est plus enchaîné à un choix limité et onéreux qui est disponible à un endroit fixe. De plus, un Africain peut très bien acheter du contenu qui lui plaît, qui est disponible sur une plateforme vidéo en Inde. Et n’oublions pas que du contenu est dorénavant disponible gratuitement, sur de nombreuses plateformes.


BUSINESS MAGAZINE. Comparativement, quelle est la situation à Maurice ?

Les Mauriciens ne sont pas en reste et ont adopté les plateformes comme Netflix. Toutefois, pour l’heure, l’offre locale est limitée. La MBC diffuse quelques chaînes mais le choix de programmes est limité. Il n’y a pas de plateforme vidéo 100 % mauricienne. C’est dommage car nous avons tous les ingrédients pour mettre en place ce genre de plateforme et desservir une clientèle locale, la diaspora, mais aussi des niches de clientèle qui peuvent se trouver à n’importe quel endroit sur terre. Et le coût de production de contenus réalisés à Maurice peut être moindre aussi. D’ailleurs, avec le National Rebate Scheme qui est coordonné par l’Economic Development Board, les mesures d’incitations financières sont très intéressantes, autant pour les Mauriciens que pour les étrangers. Ce sont des facteurs à considérer.

Il y a un véritable écosystème qui doit être créé, car nous avons des talents à Maurice. Toutefois, comme un grand nombre de ceux qui ont connu les planches du théâtre, l’aventure s’arrête précocement car on ne peut pas en vivre. Certains se tournent vers les métiers de la publicité mais beaucoup raccrochent et vont vers dans d’autres domaines. Or, si la production pour des plateformes vidéo digitales se met en place et se professionnalise, nombre d’acteurs mauriciens peuvent émerger. De plus, nos écrivains, nos créatifs peuvent rédiger du contenu et développer des idées d’histoires, d’émissions qui peuvent être vendues à des producteurs. Il y a un énorme potentiel.


BUSINESS MAGAZINE. Quel est le rôle de DVEO Media dans cet univers ?

Quand j’ai lancé le premier événement, sous le brand name OTTv, je ne savais pas à quoi m’attendre. L’idée était là : réunir les opérateurs pour un panel de discussions sur un jour de conférence, de débats. La spécialité ciblée était ceux qui sont engagés dans le secteur d’avenir de la vidéo digitale. Et je me suis demandé quelle thématique centrale, en termes d’avancées technologiques ou autres, pouvait leur parler et les réunir.

Ce premier événement intitulé OTTv Mumbai 2017: New experiences of digital video in India, s’est déroulé au Taj Land Ends, à Mumbai. Cette conférence étant une première qui parlait à ce segment de professionnels de sujets au cœur de leur métier, le retour a dépassé mes espérances. 


BUSINESS MAGAZINE. Cette rencontre avec des professionnels a donc confirmé que vous étiez dans le bon créneau ?

Bien plus que cela. La rencontre de professionnels des plateformes digitales a définitivement établi que c’était un marché d’avenir qui avait soif de partages d’expérience et d’opportunités de réseautage. Mais j’ai constaté de l’intérêt dans un segment spécifique : du contenu pour enfants. Après The Future of Tv, en mai 2017, la demande a été telle que j’ai lancé une deuxième série d’événements en novembre 2017, OTTv Kids & Animation 2017, entièrement axée sur du contenu vidéo à destination des enfants. Cet événement s’est aussi déroulé en Inde, auquel ont participé de grands acteurs du continent indien. Ceux familiers avec les médias indiens connaissent les géants comme Chota Bhim, Green Gold Animation, qui a été racheté par Netflix, Discovery Kids ou encore Hangama Kids. Il s’agit d’opérateurs avec un audimat élevé et qui représentent, sur le segment enfant, d’importantes parts de marché.


BUSINESS MAGAZINE. Nous avons parlé de l’Inde. Quel avenir pour l’Afrique ?

Le prochain événement que j’organise, OTTv Kenya 2018, aura lieu le 5 septembre à Nairobi. Le marché africain offre beaucoup de similarités avec l’Inde. Il y a des zones urbaines denses, le réseau de connectivité connaît à peu près les mêmes défis, le potentiel de parts de marché est vaste et dynamique, et il y a encore des endroits non exploités, ainsi qu’une grande variété de contenus possibles en de multiples langues. Auparavant, une chaîne dominait le marché africain. L’arrivée d’un concurrent chinois misant sur les plateformes digitales l’a forcée à remettre en cause son offre et son modèle commercial. Ainsi, les chaînes nationales et traditionnelles sont obligées de se réinventer et faire de la place aux nouvelles offres et nouveaux types de contenus.

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