Kelvin Balogun : “Utiliser Maurice comme base opérationnelle pour exporter dans la région”

Ces trois dernières années, Coca-Coca a investi plus de 6 millions de dollars dans ses opérations à Maurice, révèle Kelvin Balogun, président de Coca-Cola pour l’Afrique centrale, de l’Est et de l’Ouest. La multinationale entend exploiter pleinement le potentiel du pays pour ses exportations dans la région.

BUSINESSMAG. Quel est le but de votre visite à Maurice ?

En tant que président de Coca-Cola pour l’Afrique centrale, de l’Est et de l’Ouest, je dirige un bureau – celui-ci est basé à Nairobi – qui englobe trente-deux pays, y compris Maurice. Il y a environ 700 millions de personnes dans cette partie du monde. C’est aussi l’une des régions avec un plus fort potentiel de croissance.

Deux fois par an, j’effectue une visite de routine à Maurice. J’en profite alors pour rencontrer les dirigeants de notre partenaire mauricien Phoenix Beverages, les collègues et associés et les consommateurs. Ce processus de socialisation me permet d’avoir un aperçu du déroulement des opérations.

BUSINESSMAG. Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’économie mauricienne ?

La performance économique de votre pays se reflète dans ses taux de croissance qui se situent entre 3 et 4 %. Ces dernières années, j’ai noté un progrès économique significatif. Cela est perceptible à travers le fort développement au niveau des infrastructures.

J’ai le sentiment qu’il y a une réelle opportunité de croissance pour Coca-Cola à Maurice. Nous voulons nous y positionner tout en cernant au mieux les attentes des consommateurs.

BUSINESSMAG. Comment voyez-vous le cheminement de Coca-Cola depuis son implantation à Maurice en 1931 ?

Cela a été un fructueux partenariat. Je parle surtout de notre association avec Phoenix Beverages depuis 1953. Nous ne  pouvons demander mieux. Phoenix Beverages est au regard de Coca-Cola un opérateur de classe mondiale. Il y a une très bonne relation au niveau des opérations. Au fil des années, cette base opérationnelle a bien marché, constituant une plate-forme pour mieux répondre à l’évolution des besoins des consommateurs.

Au total, nous avons 1 200 employés dans notre système opérationnel. Je dois dire que pour chaque employé, l’effet multiplicateur a été de 10, voire 12 sur les revenus générés. Cet impact a été significatif.

La performance de nos employés tient surtout du fait qu’en matière de formation, nous avons de très bons antécédents en ce qui concerne le développement des capacités. Nos employés travaillent selon des normes internationales. Ils développent les mêmes capacités que ceux qui travaillent en Europe ou aux états-Unis. Nous sommes une firme internationale et, à ce titre, opérons comme une unité internationale.

BUSINESSMAG. Ces dernières années, quelle a été votre performance financière à Maurice ?

Nous avons enregistré une croissance en ligne avec l’expansion économique. Nous avons réalisé une très bonne performance. Nous sommes fiers de la façon dont se déroulent nos affaires à Maurice. Je suis confiant dans le potentiel futur de nos opérations ici. Ces trois dernières années, nous avons investi 6 millions de dollars en termes d’infrastructures. Nous allons injecter encore 2 millions de dollars au cours des trois prochaines années.

BUSINESSMAG. Dans quelle mesure la crise a-t-elle affecté vos opérations ?

Nous n’avons nullement été affectés par la crise. L’économie mauricienne a été très dynamique ces dernières années. Nos opérations ici sont le reflet du potentiel de l’économie mauricienne.

BUSINESSMAG. Le marché des boissons gazeuses est très concurrentiel à Maurice avec l’arrivée constante de produits nouveaux et de plus en plus sophistiqués. Comment Coca-Cola réagit-elle face à la concurrence ?

La concurrence est une très bonne chose ; elle permet aux consommateurs d’avoir des options et au business de se développer. Notre modèle économique se focalise sur le partenariat avec les consommateurs et non sur la concurrence. Constamment, nous nous efforçons de comprendre et de répondre de manière pertinente à leurs attentes.

Il faut savoir que le style de vie du consommateur évolue. Progressivement, il adopte un style de vie occidental. Il vit aussi de manière plus sédentaire. La question d’équilibre énergétique dans la nutrition est aujourd’hui très importante. Nous reconnaissons la nécessité de continuellement informer les consommateurs sur les apports nutritionnels de nos produits car nous voulons les aider à gérer les changements qui s’opèrent dans leur mode de vie. Ensuite, nous leur donnons le choix entre les différentes options à leur disposition avec nos boissons gazeuses. Celles-ci sont sucrées, avec zéro calorie ou sans sucre. Nous sommes, par ailleurs, pleinement engagés dans la promotion d’une bonne hygiène de vie.

BUSINESSMAG. Sur le plan de la responsabilité sociale, quelles sont les initiatives que vous entreprenez à Maurice ?

Sur le plan de la CSR, nous avons le programme « Le sport samedi ». Coca-Cola est aussi le parrain de la Mauritius Cycling Federation. Et nous venons de démarrer la Copa Coca-Cola.

BUSINESSMAG. Où se situe Maurice dans la stratégie africaine de Coca-Cola ?

La stratégie africaine de Coca-Cola comprend plusieurs volets. Notre ambition surtout est d’utiliser Maurice, grâce notamment à son potentiel en tant que membre du Comesa (Common Market for Southern and Eastern Africa) comme base opérationnelle pour les exportations dans la région. Nous sommes déjà engagés dans cette voie. Actuellement, Coca-Cola exporte des cannettes sur la Réunion. Maurice est un candidat potentiel pour servir de base opérationnelle en Afrique. Nous reconnaissons cela. Si vous le voulez, nous utilisons Maurice comme un terrain d’essai (test bed).

S’agissant des défis à relever sur le plan de la santé, nous sommes en train de doubler nos investissements afin de devancer la demande. Comme je l’ai dit, nous voulons offrir aux Mauriciens des options. Nous développons un partenariat plus fort que jamais avec Maurice. Nous sommes pleinement confiants que nous continuerons à avancer.