Osman Mohamed : « Privilégier les déchets solides recyclés comme ressources »

Osman Mohamed, Executive Chairman de la Commission MID, survole le secteur du recyclage à Maurice, en soulignant l’intérêt économique, outre l’aspect écologique, de procéder au recyclage de divers types de matières.

BUSINESSMAG. Quelle a été l’évolution du secteur du recyclage depuis le lancement de MID ?

Le secteur du recyclage a évolué de manière très positive depuis le lancement du MID. Les 420 000 tonnes de déchets solides qui sont enfouies (Landfilled) à Mare-Chicose sont à présent perçues comme des ressources. Elles sont même considérées comme « sweet sterling ». Les déchets domestiques et le yard waste constituent 70 % des déchets municipaux, ce qui représente un potentiel de compostage important.

Sur une base industrielle, l’état a alloué 180 000 tonnes de déchets solides municipaux annuellement pour le compostage à grande échelle à La Chaumière. Cela a débouché sur un recul du volume de déchets solides qui sont enfouis à Mare Chicose. Comme un coup de pouce additionnel à cette industrie, le dernier exercice budgétaire prévoit une subvention de Rs 40 millions aux planteurs pour l’achat de compost produit localement. Cette initiative est actuellement en phase de mise en œuvre.

Sur le plan domestique, le MID Fund s’est procuré 20 000 composteurs et ceux-ci doivent être distribués au cours de cette année.

Ces deux mesures conformes à notre quête pour une Agriculture Verte, avec une
réduction de l’utilisation d’engrais chimiques, réduisent aussi la quantité de déchets solides mis en décharge. Cela permettra non seulement d’étendre la durée de vie du site d’enfouissement, mais il devrait se traduire par une réduction annuelle de coûts de transport et d’enfouissement.

BUSINESSMAG. Les partisans du recyclage affirment qu’au-delà de l’intérêt écologique, il est d’intérêt économique. À cet effet, les investisseurs s’intéressent-ils à Maurice ?

À en juger par le nombre d’entreprises, il est indéniable que le recyclage attire de l’investissement.

Maurice compte quatre entreprises de recyclage de papier / carton. Conformément au concept MID, le gouvernement y apporte sa contribution en demandant aux ministères et départements de séparer les déchets de papier pour le recyclage. Par ailleurs, le quart des besoins en papier du gouvernement est assuré avec des produits recyclés. Cela dynamise davantage le secteur.

En outre, cinq sociétés opèrent dans le secteur du recyclage du plastique, trois dans celui des métaux, quatre dans les déchets textiles, une dans le verre, deux dans les déchets électroniques, une dans les huiles usées et trois dans les batteries. D’autres font du Tyre Retreading, etc.

BUSINESSMAG. L’industrie du recyclage est-elle appelée à avoir de l’ampleur dans les années qui viennent ?

La gestion durable des déchets est la voie de l’avenir vert et les déchets sont de plus en plus appréciés en tant que ressources.

En ce qui concerne le MID, le secteur des déchets est l’un des six points d’entrée vers l’économie verte (Green Economy). Il s’agit d’un secteur ayant du potentiel, un secteur dont l’exploitation va certainement enrichir le nombre d’emplois « verts » à Maurice. Elle se chiffre à 6,3 % actuellement selon l’évaluation de l’Organisation internationale du Travail en 2011.