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Ameenah Gurib-Fakim : la bonne alchimie femme-leadership

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Ameenah Gurib-Fakim : la bonne alchimie femme-leadership | business-magazine.mu

Sa carrière a eu un rayonnement international. Ameenah Gurib-Fakim fait partie de ces femmes qui vont jusqu’au bout de leurs convictions. La scientifique nous ouvre son monde.

Chercheuse, professeure de chimie organique, Managing Director du Centre de Phytothérapie et de Recherche (Cephyr), Non-Executive Director du Local Advisory Board de la Barclays Bank Mauritius, auteure et passionnée des plantes. Ameenah Gurib-Fakim, 51 ans, incarne bien l’expression « beauty with brains » (beauté et intelligence). Dans son bureau s’étagent des bibliothèques dont les rayons sont remplis de livres sur la chimie ou encore sur la faune et la flore. Parmi, figurent vingt-six dont elle
est l’auteure.

Très tôt, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, la jeune Ameenah prend son destin en main en demandant son transfert du Couvent de Lorette de Mahébourg à celui de Quatre-Bornes car elle voulait pouvoir étudier sa matière préférée : la chimie.

Après ses études secondaires, elle aura un brillant parcours académique à tous points de vue, faisant son apprentissage en Angleterre avant de parfaire ses connaissances aux Etats-Unis.

« La chimie m’a toujours intéressée. Mon goût pour la science a été aiguisé par mes enseignants au Couvent de Lorette de Mahébourg. Je me suis ensuite rendue en Angleterre pour poursuivre mes études à l’Université de Surrey. Après avoir postulé pour des bourses pour faire ma thèse de doctorat en chimie, je suis allée à l’Université d’Exeter. J’ai eu la possibilité d’aller à Bâton Rouge, en Louisiane aux Etats-Unis pour faire mon post-doc, mais je suis venue à Maurice pour des vacances et je ne suis plus repartie », confie-t-elle avec le sourire.

Ameenah Gurib-Fakim débute sa carrière à l’Université de Maurice (UoM) en 1987 comme chargée de cours avant de faire un passage de deux ans au Mauritius Research Council. Elle retourne ensuite à l’UoM en tant que professeure, avant d’être nommée doyenne et pro-vice chancelière.

Cette chercheuse s’est formellement engagée avec Cephyr depuis 2011. « On peut se demander pourquoi Cephyr ? Pendant ma carrière à l’université, j’ai beaucoup travaillé sur les plantes médicinales. Il y a effectivement une demande et un potentiel dans ce secteur encore presque inexploité. C’est pour cela que j’ai cofondé Cephyr pour aller vers la recherche et le développement », dit-elle.

Le tournant de sa carrière a toutefois été le projet de recherche régional de la Commission de l’océan Indien (COI) pour la documentation des plantes aromatiques et médicinales alors qu’elle venait de débuter à l’UoM. C’est ainsi qu’elle a commencé à travailler avec les universités et les instances régionales.

Elle développera une base de données sur les plantes dans la région. En 1994, elle publie un premier ouvrage sur les plantes médicinales de Rodrigues et par la suite un deuxième sur les plantes médicinales de Maurice. « Ces plantes sont importantes parce qu’elles sont la base de la médecine moderne. Mais au-delà de ça, quand on regarde les tendances, de nos jours, tout le monde veut se faire traiter au vert », constate-t-elle, en ajoutant que les plantes médicinales constituent un créneau d’avenir pour Maurice.

« Quand on avait commencé, ce secteur était tout petit, mais moi, je voyais déjà le potentiel qu’il pourrait avoir. Après la documentation, j’ai commencé la validation de ces données et des remèdes de grand-mères puisqu’il fallait apporter une crédibilité scientifique à ces recettes traditionnelles », dit-elle. Et de souligner :«L’île Maurice est très bien placée pour propulser cette industrie. Environ 15 % des 600 plantes recensées sur notre île
sont indigènes. »

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