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Georgina Ragaven – La faiseuse de stars

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Georgina Ragaven - La faiseuse de stars | business-magazine.mu

D’origine grecque, ayant grandi en Angleterre, Georgina Ragaven a finalement posé ses valises sur notre sol après son mariage avec un Mauricien. Débordante d’énergie, son message est que chacun a la capacité de se surpasser.

L’adversité est domptable. Une réflexion profonde que Georgina Ragaven a faite alors qu’elle était enfant. Depuis, c’est devenu sa conviction. Pionnière de l’aérobic à Maurice, elle a toujours gardé la même devise : aider les autres à devenir des « stars ». D’où sa décision de donner le nom de Star Connexxions à sa boîte de communication.

Le cheminement professionnel de Georgina Ragaven interpelle tant par sa diversité que par l’ampleur de sa réussite. Diplômée de la London University depuis 1982, elle porte plu-sieurs chapeaux : experte en fitness et en nutrition, conseillère, pigiste pour la presse locale et internationale et entrepreneur.

Georgina Ragaven est d’origine grecque. Ses parents se sont installés à Londres dans les années ‘60 alors qu’elle n’avait pas encore deux ans. Un événement, en particulier, viendra lui forger un caractère de fer. « Enfant, une enseignante m’avait condamnée à échouer aux examens d’entrée parce que j’étais une petite grecque établie dans un milieu anglophone et que je ne maîtrisais pas tout à fait l’anglais. Au lieu de me démotiver, ces commentaires m’ont doublement poussée à réussir à mes examens, et ce en dépit de l’adversité », confie Georgina Ragaven.

« Faire valoir les gens, les aider à se positionner dans la société, a intégrer les cercles qui leur conviennent. Ce sont là des activités qui me définissent depuis toujours »

Dès lors, la battante qui sommeillait en elle se réveillera. Elle ne reculera plus jamais. Le reste de son parcours en témoigne. Car quelques années plus tard, la jeune fille décide de faire des études supérieures pour devenir professeur de danse. Une décision qui ne fait certes pas l’unanimité dans l’entourage conservateur dont elle est issue. Pensive, elle confie : « Paradoxalement, c’est ce même milieu conservateur grec qui m’a transmis cette passion pour la danse. C’est en apprenant la danse folklorique à l’école grecque, dans une scolarité effectuée parallèlement avec ma scolarité normale, après les heures de classe que j’ai réalisé mon talent et mon engouement pour la danse. »

Défiant dogmes, idées reçues et tabous, elle s’inscrit à l’Université de Londres en 1978. Elle y consacrera les quatre prochaines années de sa vie et décrochera des diplômes se rapportant à sa passion : BEd en Education physique avec spécialisation en danse, Teacher’s Diploma, Certificate in Psychology and Physiology of the Human Anatomy et Diploma in Optimum Nutrition. Ses ambitions professionnelles se précisent davantage et elle décide de devenir monitrice d’aérobic. Elle relate comment est venue sa vocation : « À l’époque, les vidéos d’aérobic de Jane Fonda suscitaient un véritable engouement. J’avais devant moi une discipline prometteuse ».

C’est lors de sa première année universitaire d’études tertiaires qu’elle rencontre Raj Ragaven, alors jeune étudiant mauricien. La connexion s’opère dès le début et ils se marient durant la même année. Le couple Ragaven fera carrière en Angleterre. En 1993, il met le cap sur Maurice pour s’y installer définitivement.

Voulant partager sa passion, la jeune blonde entame un programme d’aérobic télévisé à la Mauritius College of the Air et se prête volontaire pour dispenser des cours de fitness à la gent féminine dans les centres de jeunesse de l’île. « J’enseignais le fitness à près de 2 000 étudiantes par semaine. À l’époque, il était choquant, voire socialement inacceptable, pour une femme de coacher des hommes à Maurice », relate-t-elle. « J’étais satisfaite d’être le vecteur d’un changement de mentalité et d’attitude chez les femmes. L’aérobic les aidait à s’émanciper en quelque sorte, et ce en dépit de la pseudo-barrière linguistique, vu que je ne parlais pas le créole. »

Entre-temps, Georgina Ragaven s’adonnait à une autre passion : le journalisme. « J’avais le goût de l’écriture depuis que j’étais en Angleterre. Des offres se présentaient à moi alors même que j’étudiais à Londres. Il s’agissait surtout d’articles portant sur le fitness et la nutrition. Une fois à Maurice, je contribuais pour des magazines de sport, des publications internationales, à l’instar de Femina aussi bien que pour la presse locale », raconte-t-elle.

Si le sport permettait à Georgina Ragaven d’enseigner discipline, rigueur, confiance en soi et détermination tout en valorisant ses élèves pour en faire des stars, le journalisme et le travail social lui offraient un carnet de contact de plus en plus garni. Ce qui bientôt lui permettra d’envisager une carrière dans les relations publiques. Elle finira par faire le saut en lançant en janvier 2010, la boîte de communication Star Connexxions. « Faire valoir les gens, les aider à se positionner dans la société, a intégrer les cercles qui leur conviennent . Ce sont là des activités qui me définissent depuis toujours. Souvent des gens prenaient contact avec moi pour que je les conseille ou pour que j’écrive des articles sur eux, sur des sujets qu’ils voulaient communiquer au Un beau jour, une personne m’a explicitement suggéré de me lancer dans les relations publiques étant donné mon bagage, mes contacts et mon goût pour la communication. Star Connexxions n’est que la culmination inéluctable et naturelle de ma vocation à faire des stars des personnes ayant un potentiel inexploité. »

En l’espace de deux ans, Star Connexions, basée à Quatre-Bornes, connaîtra un succès d’envergure nationale et internationale. Parmi ses clients, des entrepreneurs, cadres du privé et du public, jeunes professionnels, artistes, mais également des firmes privées de diverses tailles engagées dans différents secteurs d’activité. Que ce soit l’ingénierie, la construction, la beauté et l’esthétique, l’enseignement et l’informatique.

Georgina Ragaven s’est également engagée au sein de plusieurs associations. Elle est notamment l’ancien présidente de la Rotary Club de Phoenix. Elle est aussi membre active de réseaux comme Women In Network (WIN), l’Association Mauricienne de Femmes Chefs d’Entreprise et la Professional Public Relations and Communication Professionals Association.

Alors que le succès lui ouvre les bras, Georgina Ragaven se refuse à tomber dans le mercantilisme. Comme elle le souligne : « L’argent ne doit pas être votre motivation primaire. Il faut d’abord et surtout avoir la passion de promouvoir son prochain au risque de devoir s’effacer ».

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