Jean Paul Lam : d’Innodis à Shanghai

Il a le marketing dans le sang. Après une ascension rapide au sein de l’ancienne Happy World Foods, ce jeune entrepreneur a mis le cap sur la Chine où il a fondé une agence de marketing prospère.

Son nom et son visage ne vous disent peut-être rien. Pourtant, âgé de 34 ans, Jean Paul Lam, qui est d’origine mauricienne, fait ses preuves ces jours-ci à Shanghai, la ville la plus peuplée de la Chine. Il est le Managing Director d’O-Marketing, une agence qu’il a lui-même fondée et qui emploie vingt-cinq personnes et compte quatre filiales.

Détenteur d’un master en gestion et finance de l’Université de la Réunion, Jean Paul Lam décroche son premier emploi comme Logistic Coordinator chez Happy World Foods, aujourd’hui rebaptisée Innodis. « J’étais en charge du ‘Consumer Goods Department’ et je supervisais plus de 150 personnes. Tout allait bien. J’avais même eu une promotion seulement six mois après mon arrivée au sein de l’entreprise », relate-t-il. Mais, poussé par son père, Jean Paul Lam décide de s’envoler pour la Chine, dans le but de découvrir cette langue, voire de se rapprocher de la culture chinoise. Nous sommes en 2003. « Je me suis rendu en Chine pour m’initier à la langue chinoise. Cela a été un véritable coup de foudre. Je suis tombé amoureux de cette ville cosmopolite », dira-t-il.

A Shanghai, Jean Paul Lam obtient d’abord un emploi dans une compagnie d’électricité canadienne en tant que Managing Director. Deux ans plus tard, il met le cap sur Beijing et devient le General Manager du luxueux West Palace Hotel.

En 2010, il retourne à Shanghai pour prendre de l’emploi comme Art Director chez Fellini Gallery. Fort de son expérience dans le domaine du marketing et en tant que meneur d’hommes, Jean Paul Lam décide de se mettre à son propre compte. «Dans le domaine du marketing, il vous faut être passionné, créatif, voire très inspiré », résume notre interlocuteur.

C’est ainsi qu’il crée à Shanghai sa boîte de marketing : O-Marketing. A ses débuts en 2010, cette agence de PR compte un effectif de six employés.

Portée par sa vision, O-Marketing connaîtra une expansion rapide. L’agence regroupe aujourd’hui quatre filiales. D’abord, O. Gallery qui est une petite galerie dédiée à l’univers de la joaillerie et qui permet aux jeunes artistes de promouvoir leurs créations. Ensuite O. Shanghai qui est une plate-forme médiatique pour le monde de l’art et de la mode. Ouverte en mars 2013, Laowai’s Deco commercialise des meubles d’antiquité chinois. Et la dernière filiale est Laowai’s Basket qui est installée à Xintiadi. Celle-ci vend uniquement ses produits à des étrangers de la région. Ce n’est pas tout ! D’ici à la fin de l’année, Jean Paul Lam ouvrira un Wine Bar qu’il baptisera O. Gossip.

O-Marketing, qui cible l’industrie de l’art, de la mode et du luxe, compte un portefeuille de clients très select, dont Mango, Bioderma, Youth President Organizations et la célèbre marque japonaise MM Fashion Gallery Group. L’agence travaille également avec des hôtels 5 étoiles, à l’instar de Marriott, Hilton, Langham Hotel, Gran Melia et du Méridien.

En l’espace de trois ans, O-Marketing a pu se faire une place au sein du monde du PR à Shanghai. Jean Paul Lam explique comment s’est bâti ce succès : « O-Marketing a été conçue pour donner une autre dimension à la créativité, tout en apportant un nouveau visage au monde de l’art et de la mode à Shanghai. Notre slogan est : ‘Simple minds create’… Nous ne sommes pas là pour faire de l’argent ou encore pour le pouvoir et la gloire. Nous sommes de ceux qui travaillent pour entrer dans l’histoire, ceux qui croient qu’ils peuvent changer le monde et apporter de nouvelles choses au monde. »

Patriote, Jean Paul Lam nourrit des projets pour Maurice. Il veut ainsi apporter l’expertise d’O-Marketing à Maurice et joindre les deux cultures par le biais d’événements et d’expositions médiatiques.

Jean Paul Lam affectionne la simplicité. Comme il le dit lui-même : « Je suis une personne mystérieuse et contradictoire voire, introvertie et protectrice. Beaucoup de gens ne me comprennent pas et je ne leur demande pas de me comprendre. »

Il préfère la solitude à une vie sociale animée. Ses contacts, ils les nouent dans le cadre de ses activités professionnelles et non pas lors des soirées mondaines à Shanghai. Au travail, il se dit très proche de son équipe.

A la tête d’une entreprise productive, Jean Paul Lam ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il a quelques projets en tête hors de la Chine, confie-t-il. « Nous voulons faire les choses étape par étape. Nous espérons que dans trois ou cinq ans, nous réussirons à venir avec d’importants projets », laisse-t-il entendre. Mais sa priorité immédiate demeure la consolidation d’O-Marketing.