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Portrait Rencontre

Kadress Pillay, the quiet achiever

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Kadress Pillay

Dévoué. Déterminé. Passionné. Kadress Pillay l’est. Ce qui lui a d’ailleurs valu un parcours professionnel impressionnant. Après plusieurs années dans la politique, il a été nommé Chairperson de la National Empowerment Foundation en 2012. Rencontre.

Il occupe les fonctions de Chairperson de la National Empowerment Foundation (NEF) depuis 2012. Cette nomination est la suite logique d’un long et brillant parcours professionnel dans l’Audit, la politique et le textile. Toutefois, Kadress Pillay, 70 ans, reste humble.

Aîné d’une fratrie de sept enfants, il a été élevé au sein d’une famille modeste, avec un père longtemps absent. Ce dernier, ancien policier, avait quitté Maurice en 1942 pour rejoindre l’armée britannique. «Je vivais avec ma mère et mes frères et sœurs. L’absence de mon père a fait que nos conditions de vie étaient difficiles à cette époque. C’était dur d’arriver à subvenir à nos besoins», se souvient Kadress Pillay.

C’est au cœur de la Capitale que Kadress Pillay a grandi. Il vivait alors dans une « petite maison» où il dit «avoir connu ce qu’est la pauvreté ». à l’école primaire, Kadress Pillay confie avoir été un élève «moyen ».  Mais une fois au collège – il a fréquenté le Trinity College à Port-Louis –, il développe un intérêt pour les études. « J’ai commencé à avoir de bonnes performances académiques au secondaire », explique-t-il, ce qui lui vaut de remporter plusieurs prix.

Kadress Pillay n’oublie pas pour autant les soucis financiers de sa famille. Ainsi, après les heures de classe, il fait de menus métiers, histoire d’aider les siens. Mais l’éducation n’étant pas gratuite à l’époque, il se sent obligé de quitter les bancs de l’école après son School Certificate. « Ma famille étant nombreuse, il était difficile de joindre les deux bouts et donc de financer mes études. J’ai alors pris la décision de quitter l’école bien que mon père ne soit pas d’accord », précise Kadress Pillay.

Nous sommes alors en 1960. Kadress Pillay fait son entrée dans le monde du travail en tant que Clerical Officer dans la fonction publique. En parallèle, il reprend ses études à ses frais afin d’obtenir son Higher School Certificate. Persévérant et positif, il obtient une promotion cinq ans plus tard. «J’ai été promu à l’Audit en tant qu’Examiner of Accounts. Je complétais alors mes études en économie », souligne Kadress Pillay.

1968. Maurice obtient son Indépendance. Cette année-là, Kadress Pillay, lui, bénéficie de Scheme Facilitiespour des études en ACCA. « Les autorités voulaient ‘mauricianiser’ l’Audit à Maurice. D’où le Scheme. Le but était d’encourager les jeunes Mauriciens évoluant dans cette filière», explique-t-il. Il poursuit : « Après l’Indépendance, j’ai obtenu une bourse d’études pour aller compléter les stages finals de l’ACCA en Angleterre. J’y suis resté pendant deux ans et demi.»

De retour à Maurice en 1973, Kadress Pillay est embauché comme Middle Management Auditor, toujours dans la fonction publique. Pendant les cinq années suivant cette nomination, il ne cesse de gravir les échelons jusqu’à devenir le premier directeur de l’Audit à Maurice.  Bien que son travail le passionne, Kadress Pillay s’intéresse également à la politique : « Avec l’encouragement de mes amis politiciens, dont Sir Seewoosagur Ramgoolam et Anerood Jugnauth, j’ai démissionné du poste que j’occupais pour poser ma candidature aux élections de 1983. J’ai été élu en tant que ministre de l’Industrie et du Commerce dans la région de Moka / Quartier-Militaire. »

En 1987, il démissionne de ses fonctions mais reste au Parlement. Une année plus tard, il investit dans une compagnie spécialisée dans la fabrication de tissu pour la confection de tee-shirts. En parallèle, Kadress Pillay lance sa société de Management Consulting. Il y travaillera pendant huit ans en tant que consultant industriel. Mais l’envie de retourner en politique se fait vite sentir. Ainsi, il se présente aux élections de 1995 où il est élu en tant que ministre de la Santé et de la Qualité de la Vie. Son objectif : décentraliser le ministère et y introduire une gestion de proximité afin d’accorder plus de pouvoir au personnel.« à cette époque, souligne-t-il, j’ai soumis un rapport de fond, qui comporte des recommandations radicales, conçu avec l’aide d’un ami et de spécialistes de la Banque mondiale. »

En 1997, Kadress Pillay est nommé ministre de l’éducation et du Développement des Ressources humaines sous le premier gouvernement de Ramgoolam. Ce poste, il l’exerce en s’inspirant des principes de Ramakrishna ou encore de Rabindranath Tagore. « J’ai toujours pensé que le rôle de l’éducation est avant tout de former le caractère et la personnalité d’un individu, et que les connaissances passent au second plan », fait ressortir Kadress Pillay.

à la fin de son mandat, il quitte définitivement la scène politique pour se consacrer au Management Consulting. Il occupera le poste de consultant industriel jusqu’en 2012, année à laquelle il intègre la NEF en tant que Chairperson. De 2012 à ce jour, il prône ainsi les valeurs que sont le sens du leadership, la bonne gouvernance et l’importance des études de recherche.

Derrière ce bourreau de travail se cache un homme marié et père de trois enfants mais également un passionné de « védantisme» et de musique classique. Kadress Pillay est aussi déterminé, dévoué et terre-à-terre. Des qualités qui ont fait de lui un homme au parcours professionnel impressionnant.

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