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Portrait Rencontre

Marc Israel – DE L’ARMÉE FRANÇAISE À MICROSOFT

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Marc Israel - DE L’ARMÉE FRANÇAISE À MICROSOFT | business-magazine.mu


Après 17 ans de carrière à Microsoft, Marc Israel est aujourd’hui responsable des forces de vente de la multinationale pour l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre. 

Il y a trois niveaux hiérarchiques entre Satya Nadella, CEO de Microsoft, et lui. Pourtant, bien que la responsabilité soit énorme, Marc Israel dégage à première vue une certaine sérénité. C’est vêtu d’un costume gris que l’homme à la carrure imposante nous accueille dans les locaux de Microsoft, au Caudan Waterfront.

Cette sérénité, il la doit sans doute à son vécu, son parcours professionnel et son cheminement jusqu’au poste de Chief Technology Offi cer du West, East and Central Africa de Microsoft. Son histoire est digne d’un fi lm des services secrets, où la sécurité et la confi dentialité sont d’une importance capitale.

Né en France il y a 52 ans, Marc Israel est natif de Paris. Il est issu d’une famille dont le père était restaurateur et a de ce fait été élevé dans un environnement propre à la gastronomie française. Toutefois, ses parents ne voulaient pas qu’il prenne le relais mais souhaitaient que le jeune Marc s’élève socialement. Après le bac, il entreprend, en 1983, six années d’études d’ingénieur à l’école supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE) sans vraiment savoir ce qu’il voulait réellement faire comme métier. Cette période marque l’explosion de l’IBM PC, le premier ordinateur personnel produit. «J’ai eu un ZX80, premier ordinateur pas cher de l’époque qu’on montait soi-même», se souvient-il.


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MANIPULATEUR DE DONNÉES


Son poste étant annulé pour réaliser un Service National en Entreprise, le jeune homme se retrouve dans l’armée. Marc Israel fait l’école des offi ciers de réserve en 1989 pour une durée d’un an et demi. Cette étape, qui est loin d’être fastidieuse, a forgé sa personnalité. C’est à 60 mètres sous terre à Taverny, Paris, que le directeur informatique a pour mission d’informatiser l’intégralité des forces aériennes stratégiques. «C’était passionnant de digitaliser l’intégralité du déclenchement de la bombe nucléaire. On manipulait alors des données hautement confi dentielles», relate-t-il.

Marc Israel sort grandi en tant qu’homme et surtout informatiquement de cet épisode militaire. En 1993, il se lance avec deux associés dans une carrière d’entrepreneur à Paris et fonde sa propre société, EFII (Expertiser-Former-Intégrer-Innover). L’entreprise s’engage essentiellement dans le conseil et la formation technique en informatique. C’était alors une des rares entreprises en France à pouvoir implémenter le SAP R/3. Marc Israel raconte que «Microsoft Europe était en ce temps-là un de nos clients alors que je formais les ingénieurs du groupe».

L’informaticien venait régulièrement à Maurice depuis 1994 pour offrir des formations à FRCI. Entre-temps, sa vie personnelle prend une autre tournure avec l’arrivée de ses premiers enfants, en 1996 et 1998. Au début de l’an 2000, l’année du record de la bulle Internet, le fondateur d’EFII se sent submergé par le travail. Avec sa famille, la décision est prise de venir à Maurice pendant deux ans pour vivre au ralenti et réduire la charge professionnelle. Marc Israel souligne que «c’était compliqué à l’époque d’avoir un permis de travail à Maurice». Il atterrit au sein d’une entreprise qui lui est familière, la FRCI, où il travaille pendant une année. Son acculturation à Maurice se fait tout en douceur comme il aime à le préciser. Le fait d’avoir un réseau de contacts dans l’île facilite son adaptation même s’il constate que «chaque culture a ses habitudes».


L’AVENTURE MICROSOFT


Changement de cap après un an à FRCI. L’habitant de Roches Noires prend la direction de Microsoft en mars 2001, où il occupe le poste de consultant. La branche mauricienne du mastodonte américain était rattachée à «South-East Africa». Au sein de Microsoft, Marc Israel occupera également le poste de directeur commercial. Généralement, les salariés de l’entreprise passent entre 24 et 48 mois à un poste et évoluent en fonction des performances. C’est une structure matricielle chez Microsoft. Parallèlement, sa société, EFII, est vendue en France en 2003, année qui marque également la naissance de son troisième enfant.

17 ans après avoir rejoint Microsoft, Marc Israel est aujourd’hui en charge d’une partie du business. L’entreprise est actuellement dans une phase de consolidation avec des ressources centralisées. 

En tant que responsable du chiffre d’affaires de la partie cloud pour toute l’Afrique, Marc Israel a pour mission de s’assurer que l’ensemble des ressources, acteurs et campagnes soit rassemblé. «Il y a tout un travail d’établissement des budgets, des stratégies et des tactiques à mettre en place. Cela représente 70 % de mon activité», explique-t-il. À côté de cela, il agit également en tant que porte-parole vis-à-vis des clients du cloud.

Microsoft travaille avec le ministère de l’Éducation, notamment sur l’informatisation des écoles de l’île. Marc Israel constate que Maurice a beaucoup évolué au niveau de la connectivité grâce à la présence d’une bonne base technologique. Et d’ajouter : «Ce n’est peutêtre pas aussi développé que les États-Unis ou certains pays d’Europe, mais Maurice est largement en avance par rapport à beaucoup de pays émergents». Le pays doit focaliser ses efforts sur l’infrastructure, l’Internet des objets, mais aussi sur l’amélioration du quotidien des gens grâce à la technologie. Le fait de former les métiers de demain au lieu de ceux d’aujourd’hui, qui vont disparaître, sera déterminant, selon Marc Israel. Celui-là même qui a décidé de s’expatrier à Maurice est d’avis que certains Mauriciens vont également choisir l’expatriation vu qu’«une partie de la diaspora va partir à l’étranger et ne va pas revenir parce qu’il n’y aura pas des métiers intéressants à Maurice». Il reste quand même optimiste, car, dit-il, Maurice, sa patrie d’adoption, a su constamment se réinventer. 


◗ Et la France dans tout ça…:

L’EFII était son dernier lien professionnel avec la France. Toujours est-il que son pays natal a une place particulière dans son cœur. «Le problème de tout expatrié, c’est l’éloignement de la famille, le déracinement. Ce qui me manque parfois de l’Hexagone, c’est l’automne, la terre des campagnes et son odeur», confi e Marc Israel.


◗ Ses passe-temps:

«Je fais partie du PortLouis Toastmasters Club. En deux occasions, j’ai remporté le championnat de Maurice du Public Speaking. Je suis également un féroce lecteur et assez éclectique dans mes choix de lecture. J’écris aussi. J’ai publié 18 livres en 8 ans. Mon premier livre s’intitule ‘La formation informatique et bureautique dans l’entreprise’. Par ailleurs, je fais partie de la ligue de trail de Maurice. Je m’entraîne tous les matins».


◗ Une résolution pour le reste de l’année:

«De moins voyager. C’est vrai que le voyage forme la jeunesse, mais c’est fatigant»

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