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Climat: Les pluies torrentielles vont coûter environ Rs 9 milliards

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Pluies torrentielles

Les fortes pluies du week-end ont provoqué des inondations généralisées à travers l’île. L’état devra consentir à des dépenses supplémentaires pour réparer les dommages aux infrastructures. 

Le pays est frappé par des conditions climatiques extrêmes en ce début d’année. Les pluies diluviennes du di- manche 21 avril avec des précipitations jusqu’à 302 mm enregistrées dans la région d’Albion ont provoqué des dégâts considérables aux infrastructures, en sus de ralentir les activités économiques le lendemain.

Selon les premières observations du Dr Takesh Luckho, économiste, l’interruption de l’activité économique de cette semaine pourrait coûter au pays environ Rs 2 milliards. Et ce, sans compter les coûts de réparation ou de reconstruction des infrastructures endommagées, qui pourraient nécessiter entre Rs 5 milliards et Rs 7 milliards additionnelles. Quoi qu’il en soit, il serait judicieux d’attendre les évaluations formelles des autorités compétentes pour en savoir plus sur l’étendue des dégâts. Toutefois, certaines infrastructures routières endommagées sont d’ores et déjà perceptibles, ainsi que des ponts, des barrières et des drains qui devront probablement être réparés. Alors que certaines routes devront être asphaltées à nouveau.

«Sur ces deux jours, avec les dégâts causés par les pluies torrentielles et l’arrêt des acti- vités économiques, le coût pour l’économie peut avoisiner les Rs 9 milliards. Cela, sans oublier les compensations probables pour les sinistrés», ajoute-t-il.

Il faut, par ailleurs, se rap- peler qu’à la suite du passage du cyclone Belal à la mi-janvier, le gouvernement avait dû décaisser Rs 1 milliard pour venir en aide aux victimes des inondations, sans compter les réparations des infrastructures. Cette fois-ci, la situation semble être pire. L’on a en tête l’image de la maison des Ramsahye effondrée à Tranquebar.

Quel sera l’impact des récents événements climatiques sur la croissance ? Le Dr Takesh Luckho est catégorique : malgré l’impact des inondations, la croissance du produit intérieur brut (PIB) ne sera pas nécessairement compromise. Une fois les activités économiques pleinement rétablies, récupérer les pertes dues à l’arrêt ne sera pas insurmontable. Pour lui, l’ajustement des dépenses gouvernementales sera la clé. Il s’agira de puiser dans les fonds inexploités pour soutenir cette transition.

 

RÉNOVER LES SYSTÈMES DE DRAINAGE

 

Cependant, il avance qu’un défi se profile : les retards potentiels dans la réalisation des projets en cours, notamment la construction ou la rénovation des systèmes de drainage, en raison des intempéries. Il devient, en effet, impératif pour les autorités de redoubler d’efforts dans le développement urbain, face aux ravages des pluies torrentielles sur le pays.

Pour Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement et océanographe, on ne devrait pas être surpris de cette situation. Depuis des années, il dit avoir tiré la son- nette d’alarme face à la crise climatique et aux potentiels dégâts que pourraient causer les intempéries.

 

“Un mandat dure normalement 5 ans, alors qu’une étude du climat et l’élaboration de plans nécessitent au moins 10 ans” – Vassen Kauppaymuthoo.

 

«Face au changement climatique, il convient de ne pas se voiler la face. Il nous faut comprendre les effets qui nous affecteront et éla- borer une planification adéquate en conséquence. Certaines zones, comme Port-Louis, deviendront de plus en plus inhabitables dans le futur. D’ailleurs, nous en avons déjà observé les conséquences, avec la nécessité de démolir cer- tains bâtiments dans la capitale pour favoriser une meilleure gestion du développement urbain. À ce jour, il est également important de planifier la relocalisation de certains bureaux, commerces et habitations, malgré les défis économiques et sociaux que cela pourrait représenter», explique- t-il. Mais, fait-il remarquer, au préalable, il faut avoir une continuité politique et une action collective. «Un mandat dure normalement 5 ans, alors qu’une étude du climat et l’élaboration de plans nécessitent au moins 10 ans. Dans le cas où le gouvernement change pendant cette période, les plans sont souvent modifiés pour satisfaire d’autres priorités. Ce qui rompt la continuité des actions vis- à-vis du changement climatique. Or, la nature n’attend pas et les changements climatiques ne feront qu’accentuer les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les cyclones, les inondations et les sécheresses», souligne-t-il.

Ainsi, Vassen Kauppaymuthoo est d’avis qu’une planification territoriale efficace et une sensibilisation accrue des populations aux risques environnementaux sont urgentes afin de mobiliser la population et inciter les décideurs politiques à prendre des mesures décisives.

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