Ingénierie: Consultec fusionne avec Ekium

L’entreprise mauricienne Consultec fusionne avec la société française Ekium. «L’ingénierie s’adresse à l’industrie de procédés continus, discontinus et au bâtiment essentiellement», rappelle Philippe Lanoir. Cette fusion fait ainsi converger les intérêts des deux entreprises, Consultec voulant insuffler un nouvel essor à ses activités alors qu’Ekium répond à sa stratégie d’expansion géographique.

Le premier contact entre les deux sociétés et leurs chefs d’entreprise s’est fait en 2008. Ils se trouvent immédiatement des valeurs, des ambitions et des expertises communes, se spécialisant tous deux dans l’ingénierie au service des industries et du génie civil. «Tout s’est fait très vite. En mars 2015, les négociations commencent et en novembre 2015, les accords sont signés», résume Philippe Lanoir.

Avec un chiffre d’affaires estimé à 62 millions d’euros, le groupe Ekium, présent à travers 15 filiales en France, fait ainsi sa première acquisition hors de l’Hexagone. Consultec et ses filiales représentent un positionnement stratégique, occasionnant un rayonnement plus important sur les marchés asiatique, de l’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et de l’océan Indien. «Par rapport à la zone économique, la France est taxée à 20 % dans certains pays comme en Afrique du Sud alors que Maurice bénéficie d’accords fiscaux (Double Taxation Agreements) et fait aussi partie de la SADC. Ce positionnement permettra au groupe d’être plus compétitif sur les divers marchés», explique Philippe Lanoir, président du groupe Ekium.

En outre, la spécificité de Consultec réside dans sa spécialisation en Reverse Engineering. Cette technologie permet, entre autres, la modélisation 3D et 2D de structures existantes grâce à des dispositifs de scan 3D. «Nous sommes une des premières sociétés au monde à s’être spécialisées dans le Reverse Engineering. Nous l’avons notamment utilisé pour des projets avec Airbus Helicopters et pour des maquettes numériques du pont de l’Alma et de la Citroën C5, entre autres», précise Dominique Béchard, directeur de Consultec.

L’expertise du groupe EKIUM en matière de Smart cities et d’objets connectés ouvrira aussi des perspectives au niveau local. «On travaille actuellement sur la centralisation des informations de toutes les chaufferies de Paris (quelques centaines). Spécifions que nous utilisons des objets connectés afin de remonter l’ensemble des informations pour pouvoir mieux piloter, prévoir et faire des économies d’énergie. On ne le distingue pas encore nettement mais l’Internet des objets est un marché émergent qui va exploser», affirme Philippe Lanoir. Le champ d’intervention du groupe comprend, entre autres, les systèmes de transport intelligents, la gestion d’énergie, le renouvelable ou encore la biotechnologie.

Par ailleurs, le président du groupe français ne manque pas de souligner les qualités de nos ressources humaines. Selon lui, l’effectif mauricien se distingue par la qualité de sa formation, son agilité et son aptitude à s’adapter à de nouveaux outils et logiciels, mais surtout le bilinguisme, argument de taille pour les investisseurs francophones.

Pas de restructuration immédiate à l’horizon selon le dire des chefs d’entreprise. Cependant, les employés seront amenés à communiquer avec leurs pairs pour favoriser le partage de connaissances et d'expériences, permettant aux deux entreprises de renforcer leurs prestations. À noter que les deux sociétés sont actuellement engagées dans le projet MOST (Mauritian Oil Storage Terminal).