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Alimentaire : l’industrie tourne au ralenti les distributeurs se repensent

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Alimentaire : l’industrie tourne au ralenti les distributeurs se repensent | business-magazine.mu

Crise oblige, les consommateurs modifient leur comportement d’achat optant de plus en plus pour les produits alimentaires à meilleur marché. Les distributeurs n’ont d’autre choix que de s’adapter pour rester rentables.

Le secteur alimentaire est touché de plein fouet par l’érosion du pouvoir d’achat des Mauriciens dans le sillage de la crise et l’appréciation du dollar face à la roupie qui a fait grimper les prix. Ces vingt-quatre derniers mois, la monnaie américaine s’est appréciée de 8,95 % face à la roupie. Ainsi, en juillet 2011, le dollar s’échangeait à Rs 28,36. Au 12 juillet 2013, il coûtait Rs 30,90. Cette fluctuation n’a pas été sans conséquence sur les prix des produits alimentaires quand on sait qu’environ 70 % de nos importations sont libellées en dollar.

Depuis l’année dernière, les distributeurs de produits alimentaires ont noté une majoration des prix sur les produits importés principalement due à une hausse des coûts des matières premières. Certains produits ne sont d’ailleurs plus importés car les fournisseurs veulent se concentrer sur des produits plus rentables.

À EAL Man Hin, qui distribue une panoplie de marques alimentaires, malgré le contexte difficile, on a terminé 2012 sur une bonne note avec une croissance de 10 %. « Nos activités dans le secteur alimentaire contribuent à environ 40 % de notre chiffre d’affaires global», souligne Kiresh Canoo, Sales & Marketing Manager – Consumer Goods Division à EAL Man Hin.

Innodis, qui se concentre presque entièrement sur le secteur alimentaire comptant quarante ans d’expérience dans ce domaine, a vécu une année 2012 difficile. L’entreprise s’en tire malgré tout avec un chiffre d’affaires de Rs 4 milliards pour son année financière se terminant au 30 juin 2012.

Qu’en est-il pour le premier trimestre de 2013 ? « Notre performance pour les six premiers mois de 2013 peut être qualifiée de très satisfaisante», explique Sonny Wong, Senior Manager – Sales and Distribution chez Innodis.

À EAL Man Hin, on a pu réaliser une croissance de 8 %, mais laborieusement. Malgré un premier trimestre plutôt satisfaisant, les distributeurs affirment ressentir, en ce moment, une baisse sur le plan des achats alimentaires. « Nous avons ressenti une stagnation dans les ventes dans l’intervalle d’avril et de mai », constate Kiresh Canoo.

Les distributeurss’adaptent

Depuis quelques mois, une nouvelle tendance se dessine dans le comportement d’achat des consommateurs : ils optent pour des produits de qualité inférieure et à des prix plus bas.  « Les consommateurs dépensent moins, même pour se nourrir. Nous faisons face à une baisse du pouvoir d’achat », analyse Sonny Wong.

Pour les distributeurs de produits alimentaires, 2013 sera une année difficile car la baisse du pouvoir d’achat se poursuivra. Au niveau des grandes surfaces et chez les fournisseurs locaux, on note un ralentissement dans les achats. Car comme le souligne KireshCanoo, « les ventes sont médiocres sur les produits alimentaires ».

Comment survivre à l’effritement graduel de l’achat compulsif et au ralentissement du secteur ? Pour Sonny Wong, ce sont seulement ces entreprises qui sauront s’adapter aux changements du marché qui éviteront de lourdes pertes. Ainsi, Innodis a réussi tant bien que mal à s’adapter aux forces du marché. « Cela nous a permis d’être moins vulnérables face à la baisse générale au niveau de la consommation », soutient Sonny Wong.

Innodis a développé une synergie combinant les efforts de ses diverses équipes que ce soit la production, l’achat, les ventes et le marketing. « Nos équipes continuent à se dépasser afin d’offrir au public un produit de qualité, mais qui surtout s’adapte à leur nouveau pouvoir d’achat », souligne Sonny Wong. Par ailleurs, par le biais d’études de marché, Innodis passe en revue les types de produits les plus recherchés par les consommateurs afin de mieux répondre à leur demande.

À EAL Man Hin, on mise sur un service orienté vers le client. Cela se fait par le biais de promotions. « Nous sommes plus actifs sur les promotions qui sont proposées fréquemment sur les produits que nous distribuons dans les grandes surfaces, notamment », explique Kiresh Canoo.

En temps de crise, il est recommandé de communiquer plus fréquemment. Ainsi, EAL Man Hin lance des campagnes de rappel. L’entreprise essaie d’être plus compétitive et efficace. Dans cette optique, elle envisage d’étendre sa gamme de produits dans le but d’offrir plus de produits de qualité à des prix abordables.

Innovation et diversification

Les distributeurs misent aussi sur l’innovation et la diversification. EAL Man Hin est actuellement en phase de restructuration. Son objectif : améliorer sa logistique avec le recours à de nouvelles technologies. De plus, l’entreprise diversifie ses opérations proposant depuis peu une nouvelle ligne de produits dédiée à l’univers du bébé représentée sous la marque Dr Brown.

Quant à Innodis, elle compte agrandir davantage son réseau de franchise Point Frais afin de se rapprocher des consommateurs. « C’est une stratégie de proximité lancée depuis trois ans déjà et qui aujourd’hui – en sus de nos 40 points de vente à travers l’île –, nous a aussi permis de former 40 entrepreneurs qui travaillent à leur propre compte », indique Sonny Wong.

Innodis continuera par ailleurs à élaborer des stratégies pour une croissance à plus long terme, avec notamment des investissements dans des technologies modernes pour dynamiser sa production, sa logistique et son marketing. Une remise en question à tous les niveaux qui est essentielle en attendant que la tempête se calme.

Rude concurrence entre opérateurs

Le marché de la distribution fait face à une concurrence féroce. Kiresh Canoo, Sales & Marketing Manager – Consumer Goods Division à EAL Man Hin, indique que deux groupes s’affrontent : ceux qui proposent des produits inférieurs à des prix bas et ceux qui recherchent de la valeur ajoutée en proposant des produits de bonne qualité à des prix un peu plus élevés. « Les meilleures entreprises de distribution sont celles qui proposent de bons produits dans les meilleurs délais, en grande quantité et aux prix les plus bas », dit-il.

Les objectifs d’Innodis au Mozambique

Innodis a diversifié ses activités en faisant du business dans la région. Le groupe a adopté un plan d’action pour la production de poulet au Mozambique. Ainsi, sa filiale, Mocambique Farmes Limitada, basée dans la région de Maputo, devrait produire, dans un premier temps, 80 000 poulets par semaine d’ici à la fin de 2014. « àterme, l’objectif est de mettre sur pied une opération intégrée comme c’est le cas à Maurice », précise Sonny Wong, Senior Manager – Sales and Distribution d'Innodis.
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