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Édito

Kicking the can down the road

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Kicking the can down the road | business-magazine.mu

En août 2007, le monde inaugurait une nouvelle ère avec l’éclatement de la crise du crédit hypothécaire. Une crise qui, entre-temps, s’est mutée en crise financière pour ensuite prendre la forme d’une crise économique.

Toutes les tentatives pour en venir à bout durablement se sont révélées vaines. Dans une grande mesure, les solutions proposées par les gouvernements, à travers la planète, n’ont eu, jusqu’à présent, qu’un effet palliatif.

àdes milliers de kilomètres de l’épicentre de la première secousse, l’île Maurice a pu se mettre à l’abri des vagues qui déferlaient à l’époque grâce à la mise en chantier d’un programme de réformes. Des réformes qui ont permis de réaliser des taux de croissance supérieurs à 5 % entre 2006 et 2008. Le répit allait, toutefois, être de très courte durée. Car une année plus tard soit vers la fin 2009, l’Europe devait apprendre que la Grèce, à qui elle avait prêté de l’argent, avait un déficit de 12 % au lieu de 6 %. La crise avait donc gagné les côtes européennes. 

Dès lors, il était clair que Maurice n’allait pas être épargnée. D’ailleurs, les premières vagues de la crise ont atteint nos rives à partir de 2009 avec une baisse de la croissance à 3,1 %. Après un semblant de reprise en 2010, l’économie devait replonger à nouveau, l’année suivante. La suite nous la connaissons. La résilience économique dont nous nous gargarisons le gosier n’a cessé de s’effriter. à tel point que la Chambre d’Industrie et du Commerce évoque aujourd’hui la possibilité d’une croissance inférieure à 3 % pour 2013.

Ceux qui s’attendaient à voir des signes de reprise, cette année, devront repasser. Les indications sur le plan microéconomique démontrent que la performance dans divers secteurs d’activités a été affectée en 2012. Et les choses ne sont pas prêtes de s’améliorer. La question est de savoir pendant combien de temps encore nous allons nous acharner à kick the can down the road. D’autant plus que les signaux que nous envoient les indicateurs économiques ne sont guère rassurants. La dernière en date est le déficit de la balance du compte courant.

Selon les chiffres officiels de la Banque de Maurice, le déficit s’est creusé au premier trimestre pour atteindre Rs 6,8 milliards contre Rs 4,2 milliards lors de la période correspondante en 2012. La raison évoquée pour expliquer cette dégradation est une baisse dans le surplus dans la balance des services de l’ordre de 36,3 % pour descendre à Rs 6,1 milliards. Une situation provoquée par la baisse des recettes touristiques de l’ordre de 20,9 % à Rs 8,8 milliards au premier trimestre de cette année. Et pour couronner le tout, ce commentaire de l’OECD dans ses Investment Policy Reviews en date du mois de mai dernier.

Despite foresighted efforts to diversify its exports, Mauritius’ economy has however suffered since the turn of the millennium. Its labour cost advantages have been rapidly eroded – especially with the entry of China, India and other competitor countries on the EU and US textile markets as the MFA and its quotas were dismantled. The rank of Mauritius in world merchandise exports has deteriorated by 12 positions (from 112th to 124th of 181 economies) over 2005-2011 according to the WTO, and the share of Mauritian exports marketed in high-income economies has decreased from a high of 95.5% in 1990 to 79.2% in 2011.”

Face à ces constats des plus alarmants, la circulaire du Secrétaire financier aux responsables des ministères et autres corps paraétatiques aurait pu offrir une lueur d’espoir notamment lorsqu’il évoque la nécessité d’une consolidation des efforts collectifs en vue d’assurer la mise en application des réformes dans le présent climat d’incertitudes mondiales. Le problème c’est que la circulaire ne nous apprendra pas davantage de ces réformes qui sont pourtant qualifiées de cruciales dans la conjoncture actuelle.

Dans un tel cas de figure, il y a de très fortes chances à ce que l’on se retrouve à poursuivre, une fois encore, l’exercice de kicking the can down the road. à moins d’un sursaut du secteur privé qui décide de réclamer du gouvernement de véritables assises de l’économie au lieu de se battre à chaque trimestre pour une baisse du taux directeur. Le cas échéant, ce n’est pas demain la veille que nous allons sortir de cette ornière économique.

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