Ces écueils qui freinent l’ascension de la femme

En sa capacité de présidente de l’Association des femmes mauriciennes chefs d’entreprises (AMFCE) mais surtout femme entrepreneur étant donné qu’elle possède 75 % de son entreprise, The Competency, Vimi Appadoo expose les difficultés auxquelles les femmes dans la même position qu’elle sont confrontées. L’une d’entre elles est le phénomène du « glass ceiling». Celui-ci étant le plafond dans l’échelle hiérarchique au-dessus duquel une femme ne peut s’élever.

« C’est une réalité, malgré l’évolution de notre manière de vivre et de penser, la femme reste toujours cantonnée dans une position professionnelle inférieure à celle de l’homme. La conséquence pour les femmes entrepreneurs est que l’accès à certaines facilités leur est interdit. » La présidente de l’AMFCE mentionne ici le soutien financier, le support marketing ou encore le « capacity building».

Vimi Appadoo déplore de plus le manque de communication : « Lors d’une récente réunion où étaient présents les membres de l’AMFCE et le ministre des Affaires, des Entreprises et des Coopératives, Jim Seetaram, on a compris que son ministère offre toute une panoplie de facilités financières et un support marketing (par le biais des incubateurs à Roche-Bois et à La Tour Koenig) aux femmes entrepreneurs. Mais l’information ne parvient pas à celles-ci. » Aussi, la présidente insiste-t-elle sur le fait qu’il doit y avoir une amélioration à ce niveau. Elle indique d’ailleurs que le ministre Seetaram a donné son aval à une prochaine rencontre entre les représentants de son ministère et les membres de l’AMFCE, dans le but de décanter la situation.

Un comptoir pour la femme entrepreneur

L’entrepreneuriat féminin tombe en fait sous l’égide de deux ministères : celui de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille d’une part et celui des Affaires, des Entreprises et des Coopératives d’autre part. Selon Vimi Appadoo, un comptoir (desk) consacré à la femme entrepreneur devrait être créé, ce qu’elle justifie en soutenant que « Les entrepreneurs ne font pas face aux mêmes problèmes que leurs homologues féminins. Je reviens au phénomène du ‘glass ceiling’ qui touche à Maurice la gent féminine.» Une autre suggestion de la présidente de l’AMFCE est la désignation, au sein des deux ministères, de quelqu’un qui assisterait aux réunions de l’association, pour « que les deux ministères soient au courant de nos problèmes et de nos exigences – ce qui résoudrait le problème de communication.» Elle ajoute, à ce propos, «Il nous faut un porte-parole dans ces deux ministères. Si on veut développer l’entrepreneuriat féminin, les femmes entrepreneurs doivent bénéficier d’un accompagnement et d’un accès à l’information plus structurés. »