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Entrepreneuriat féminin : le parcours de la combattante

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Entrepreneuriat féminin : le parcours de la combattante | business-magazine.mu

La femme entrepreneur contribue à hauteur de 43 % au PIB national. Aujourd’hui, bon nombre de Mauriciennes se lancent à leur compte et cela pour différentes raisons. Par passion, certes mais dans beaucoup de cas pour des motifs purement économiques ; afin d’assurer la subsistance de leurs familles.

Selon Vimi Appadoo, présidente de l’Association des femmes mauriciennes chefs d’entreprises (AMFCE)), il n’existe pas de domaine, voire de secteur particulier où la femme entrepreneur est plus à son aise. Dans la sphère professionnelle, la femme a définitivement une belle carte à jouer. Elle a des atouts spécifiquement féminins qui plaident en sa faveur. «La personnalité de la femme constitue un grand avantage pour ce qui est du marketing, c’est-à-dire qu’en général, elle communique facilement. Ce qui explique pourquoi elles sont nombreuses à opter pour ce domaine ou à utiliser cette qualité dans leur entreprise », observe Vimi Appadoo. La femme d’affaires sait aussi faire preuve de vision, ajoute notre interlocutrice : «La femme en entreprise a un excellent ‘visionary leadership’ car elle est beaucoup plus structurée dans son approche que l’homme ; elle arrive à établir clairement les étapes qui lui permettront de concrétiser sa vision professionnelle. »

Qu’est-ce qui pousse la femme à s’orienter vers l’entrepreneuriat ? Vimi Appadoo explique qu’outre l’intérêt qu’elle porte au métier, elle le fait aussi par obligation. «Je prends l’exemple de l’association EFOI (Entreprendre au féminin océan Indien). La majorité des femmes faisant partie de cette association se sont tournées vers l’entrepreneuriat car elles ont été victimes du chômage. Afin de subvenir aux besoins de leurs familles dans les plus brefs délais, elles sont devenues entrepreneuses. » Une situation que vient confirmer un sondage de Statistics Mauritius en 2012 et qui révèle que sur 48 900 chômeurs, 59 % sont de sexe féminin, soit 28 800 femmes contre 41 %, soit 20 100 pour les hommes.

L’entrepreneuriat se présente ainsi comme une des solutions permettant à la femme de s’en sortir financièrement. Dans quelle mesure cette démarche est-elle aisée ? « Cela dépend. Par exemple, les femmes entrepreneurs de l’AMFCE sont pour la plupart  issues du ‘corporate world’ et ont une base solide, c’est-à-dire qu’elles ont leurs contacts, voire leur ‘networking’», répond Vimi Appadoo. Quant à l’EFOI, elle est constituée de femmes entrepreneurs du « grassroot level», soit celles qui évoluent dans des business informels aussi appelés Non-registered businesses and companies: « Les membres de l’EFOI ont pour principales activités la couture et l’artisanat. Le parcours s’avère un peu plus compliqué pour elles vu qu’elles n’ont pas la même base que leurs homologues de l’AMFCE.  »

Le degré de difficulté auquel les femmes entrepreneurs font face n’est donc pas le même au départ, d’où la nécessité d’un encadrement bien structuré, qu’il provienne du gouvernement ou de regroupements associatifs.

« A woman entrepreneur is not second player »

Moins de 3 % de femmes entrepreneurs sont enregistrées dans l’annuaire d’Enterprise Mauritius, indique son Chief Executive Officer, Dev Chamroo. De plus, il explique que « le problème avec les femmes entrepreneurs mauriciennes est qu’elles refusent d’ouvrir leur business à des actionnaires. C’est en partie pour cela que leurs entreprises n’évoluent pas rapidement ». L’organisme apporte son aide à ces femmes de différentes façons, « L’année dernière, nous avons identifié une vingtaine d’entrepreneurs dont des femmes évoluant dans le domaine de la joaillerie. Enterprise Mauritius leur a permis d’exposer leurs créations et de se faire des contacts en Afrique du Sud», précise Dev Chamroo qui se dit convaincu que la femme entrepreneur n’est pas un Second playermais, qu’« elle doit avoir une vision professionnelle plus poussée et jouer la carte régionale avant de se lancer sur le marché européen. »

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