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Ce que veulent les hommes…

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Ce que veulent les hommes... | business-magazine.mu

L’homme moderne a évolué et ses besoins, ses envies, ses goûts ont emboîté le pas au changement. Certains cadeaux classiques restent cependant des valeurs sûres, des incontournables indémodables joignant bien souvent l’utile au style. Toutefois, la société de consommation voit émerger une tendance de mixité de plus en plus saillante.

Chaque fin d’année rime avec festivités, et qui dit fêtes dit cadeaux. Mais quelles sont les tendances, quelles sont les préférences ? Quel cadeau ferait particulièrement plaisir à son homme en cette fin 2015 ? D’après ceux que nous avons interrogés, certains cadeaux ont particulièrement la cote.

À l’ère de la révolution digitale, les cadeaux techno sont des valeurs sûres. «L’intérêt de la clientèle masculine pour les produits technologiques est de plus en plus prononcé. Smartphones, tablettes, drones ont la cote et les power banks sont particulièrement en vogue», affirme Emilie Oogarah, la Communication and Marketing Manager de Body & Soul. D’autres sont d’avis que les cadeaux techno sont particulièrement appréciés par les plus jeunes et qu’à mesure que l’homme gagne en maturité, les cadeaux s’orientent vers l’aspect pratique et l’essentielle nécessité.

Certains classiques incontournables subsistent tout de même et font mouche en général. «L’homme moderne aime les accessoires et gadgets qui recoupent divers centres d’intérêts, comme des lampes frontales ou poches à eau pour la course», observe Peter Gilmour, le directeur général de CTL Retail. «Parfums ou accessoires de maroquinerie, les petits cadeaux font plaisir en général. Sinon une bonne bouteille de vin reste un cadeau passe-partout qui est beaucoup apprécié», intervient Brice Lalaoui, Marketing Manager d’Emcar. Pour lui, le principe du cadeau passe-partout souligne l’intention du donneur. «C’est plus le geste qui compte que la réelle utilité ou la durabilité. Les cadeaux à consommer dans l’instant, de consommation courante et alimentaires se partagent avec plaisir avec l’assistance.»

D’autres pensent aussi en dehors des sentiers battus. «De nos jours, le cadeau idéal serait la carte cadeau. C’est un phénomène encore assez nouveau à Maurice, mais la carte cadeau permet au récipiendaire de choisir lui-même son cadeau selon ses besoins et ses envies. En lui donnant la liberté de choisir, on est sûr de faire plaisir», suggère Emilie Oogarah de Body & Soul.

Contrairement aux idées reçues selon lesquelles il n’est pas facile de trouver un présent pour les représentants de la gent masculine, la majorité des donneurs de cadeaux ciblent les centres d’intérêts de ces messieurs qui s’étendent mine de rien sur un assez large spectre. «On remarque que les hommes suivent de près la mode. La cuisine aussi les intéresse particulièrement ; de plus en plus, les hommes prennent plaisir à concocter des plats», constate Emilie Oogarah de Body & Soul. «Les hommes raffolent des gadgets mais aussi de bonnes bouteilles. Les plus jeunes iront davantage vers les spiritueux impétueux tandis que les plus matures et les connaisseurs s’intéresseront plus aux whiskies de gamme supérieure», observe pour sa part Valérie Aliphon, Communication Executive chez PNL.

Le cadeau pour homme en voie d’extinction

«La préférence penche clairement en faveur des accessoires et gadgets mais les articles de sport et produits dérivés liés au foot sont aussi très populaires. Ils ciblent une grosse partie de la clientèle mauricienne, férue du ballon rond. Abonnements satellitaires ou aux revues spécialisées et produits dérivés de l’équipe préférée fonctionnent très bien», ajoute Sebastian Denton, directeur général d’Adamas. «Nous avons remarqué un très fort engouement pour les équipements de trail et d’excursions en nature aux niveaux local et mondial. Les chaussures spécialisées Salomon ont très bien marché cette année», fait-il remarquer.

L’époque contemporaine voit cependant l’émergence d’un phénomène : certains articles qui jusqu’ici étaient l’apanage des femmes se destinent de plus en plus aux hommes et réciproquement. «On a bien remarqué ce phénomène, surtout sur des catégories spécifiques. Au niveau des montres, les modèles pour femme sont généralement plus petites, allant de 25 à 35 mm de diamètre et celles des hommes de 35 à 45 mm. De nos jours, beaucoup de montres pour femme tournent autour de 42 mm. De même, le sac en bandoulière, inenvisageable avant pour les hommes professionnels, remplace l’attaché-case avec des ‘messenger bags’, des besaces ou même des sacs à dos de plus en plus classe, pratiques surtout pour les gens qui voyagent. La clientèle féminine pour les boutons de manchettes augmente et les bracelets en cuir ou en acier ont de plus en plus la faveur des hommes. Les lignes sont floutées dû selon moi à l’influence de l’évolution de la société, où l’on voit de plus en plus de femmes à des postes à responsabilité et des hommes plus conscients de leur apparence», constate Sebastian Denton, directeur général d’Adamas. Il s’agirait donc d’une évolution mondiale et sociétale inévitable, naturelle et logique de la consommation.

«À notre niveau, ça se voit surtout sur les accessoires, écharpes en coton et les sacs. Les sacs pour homme sont, en effet, plus modernes maintenant. Les esprits sont plus ouverts et les gens regardent de plus en plus sur Internet pour voir ce qui se passe ailleurs. Chacun veut affirmer son style et porter ce qu’il aime. L’heure n’est plus tellement au complet cravate pour l’homme actif. Nous sommes de moins en moins conservateurs», estime Peter Gilmour de CTL Retail.

Croisement d’influences entre les modes masculine et féminine

«Il y a effectivement un croisement d’influences entre les modes masculine et féminine, mais pas de façon très marquée encore. Les hommes sont de plus en plus soucieux de leur apparence, grâce notamment à Internet et aux chaînes satellitaires. Ils suivent de près la mode internationale. Là où l’aspect utile primait auparavant, c’est désormais l’esthétique qui domine», analyse Emilie Oogarah de Body & Soul. Notre intervenante constate une recrudescence discrète d’articles masculins sur les femmes modernes. «De la même manière, on a des imprimés floraux et des couleurs pastel sur les vêtements pour homme. Peut-être assument-ils davantage leur féminité mais à mon avis, il s’agit davantage de suivre les tendances. Elles nous guident dans nos choix et on retrouve des couleurs moins classiques, comme le vert menthe ou le rose, en restant subtiles à notre niveau.»

Même son de cloche au niveau des cosmétiques. «L’homme moderne soigne son image et prend soin de lui. Des préoccupations qui jusqu’à récemment étaient davantage féminines sont désormais aussi partagées par les messieurs. De nos jours, toutes les marques de cosmétiques proposent des crèmes hydratantes, antifatigue, anticernes, disponibles dans la gamme homme. Au niveau des vêtements, on voit des couleurs vives comme des pantalons rouges ou des couleurs fluo. Les hommes s’habillent de plus en plus sans peur ni préjugé et affirment leur style, même au niveau des cravates», reconnaît Valérie Aliphon de PNL.

Néanmoins, la répartition de la clientèle chez certains met tout de même en évidence quelques tendances saillantes. «La cible de notre marché principal reste féminine mais beaucoup de nos produits destinés aux femmes sont achetés par des hommes. Donc nos clients principaux sont les hommes. 70 à 80 % des cadeaux pour femmes sont financés par les hommes par la nature de notre marché principal : les bijoux. Les tendances sont cependant mitigées sur les autres produits. Pour les articles Montblanc, par exemple, c’est l’inverse avec davantage d’achats se destinant aux hommes. Au niveau des montres, on note une tendance équilibrée 60/40 en faveur des hommes. Ces chiffres sont toutefois biaisés par la nature des stocks que nous faisons en conséquence, proposant plus ou moins des articles selon les tendances de la consommation. Certaines marques s’adressent toutefois prioritairement aux hommes», soutient Sebastian Denton d’Adamas. Le chef d’entreprise tient cependant à préciser que ce sont des observations subjectives, ajoutant que les répartitions statistiques ne prennent pas en considération le genre au niveau des ventes en général.

Le constat est fait : le cadeau dépend de moins en moins du genre et d’autres acteurs du monde de la mode confirment que les fournisseurs proposent de plus en plus de produits unisexes pour ne pas limiter leur marché.

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