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Le bois et la tôle tournent au ralenti

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Le bois et la tôle tournent au ralenti | business-magazine.mu

Les chiffres du rapport d’Environment Statistics 2011 – utilisant des données compilées entre 1995 et 2005 – indiquent que les « built-up areas » occupent 25 % de l’utilisation des terres à Maurice, soit quelque 46 500 hectares de terre. Un chiffre à revoir à la hausse avec tous les projets IRS, RES, immobiliers, hôteliers et d’autres types de logements (résidentiels ou non résidentiels, privés ou collectifs) mis sur pied depuis 2005. Des structures arborant dans leur finition, la décoration intérieure et extérieure, les fondations… de la tôle et du bois.

Pratique et esthétique

« Nous notons une certaine évolution dans la demande pour la tôle, ces derniers temps. Cela découle principalement du fait que nous assistons à une évolution des morcellements avec des cahiers de charges où la tôle est souvent préconisée comme type de toiture. Cela donne un aspect bien plus esthétique à la maison », constate Darrel Appou, le Business Development Manager de Grewals (Mauritius). Un début de regain d’intérêt pour l’utilisation de la tôle même si comme Didier Hardy, General Manager de Profilage Océan Indien, le regrette : la demande demeure encore faible.

« Même s’il y a effectivement un retour dans l’utilisation de la tôle à Maurice, nous avons encore un long chemin à parcourir. Il suffit de regarder chez nos voisins réunionnais et seychellois pour comprendre cela. C’est aussi le cas dans beaucoup d’îles comme dans les Antilles (Martinique, Guadeloupe, St. Martin, St. Barth, etc.) ou les îles du Pacifique. Les autorités de ces îles encouragent officiellement les toitures en tôle dans tous types de projets (maisons, écoles, hôpitaux, centres commerciaux, hôtels, appartements, bureaux, centres communautaires, etc.) dans le but d’harmoniser l’architecture et de préserver le cachet de leurs îles. Le béton occupe encore une place trop importante dans les constructions traditionnelles chez nous », souligne Didier Hardy.

Utilisé principalement en fin de chantier, ce métal laminé est utilisé pour composer la toiture directement sur une charpente en bois ou pour servir de structure décorative sur une toiture en béton, rappelle Darrel Appou. « La tôle apporte surtout un plus au niveau de l’esthétique. Elle a aussi l’avantage d’être disponible en plusieurs coloris et donc offre un choix assez large au client. L’entretien n’est pas compliqué ; il suffit de le laver de temps en temps, l’eau de pluie aidant même à ce niveau », note notre interlocuteur.

\« La tôle offre, par ailleurs, beaucoup d’atouts. Déjà, l’acier est un produit recyclable – il peut être plusieurs fois recyclé, ce qui est très important pour l’environnement », fait remarquer Didier Hardy. Celui- ci poursuit en soulignant le fait que la tôle refroidit rapidement, dès qu’elle n’est plus exposée à une source de chaleur. Il est ainsi beaucoup plus confortable de passer une nuit dans une pièce sous toiture en tôle que sous dalle en béton. Cela résulte en une « grosse économie d’énergie car il est nul besoin de refroidir la chambre, surtout en été. »

S’il est vrai que c’est le contraire pendant une journée d’été, une ventilation adéquate favorisée par le bon positionnement des ouvertures de la pièce résout le problème. Au pire, un simple faux-plafond représenterait une autre solution. De plus, la tôle s’avère un produit structurel, étanche et fini.

Une fois la toiture en tôle installée, le toit est complété. Ce n’est pas le cas pour les toits de tuiles, composés de bardeaux ou de la dalle en béton. Ils doivent tous être étanchéifiés. Cela représente un coût additionnel à la construction. La tôle est fiable même en temps extrêmes (cyclones). Il suffit d’avoir recours à un bon couvreur, d’utiliser la bonne épaisseur de métal avec des fixations (vis) de qualité.

La filière du ‘bois de construction’ aussi connaît un certain engouement, souligne Steve Wong, directeur de Wong Chap Lan & Co. Ltd. « On peut effectivement parler de regain d’engouement pour le bois dû à mon avis au niveau de vie amélioré des Mauriciens. Auparavant, on construisait des maisons pour se protéger mais aujourd’hui ce sont de véritables oeuvres d’art ou des bijoux architecturaux et le bois prend une place prépondérante car c’est un matériau noble. »

Regain d’intérêt pour le bois

Le bâtiment est, comme le confirme Steve Wong, le premier consommateur de bois car pour lui, l’ameublement s’est davantage tourné vers les panneaux reconstitués comme le MDF (Mediumdensity fibreboard) et la mélamine.

Mais cette conscientisation écologique dans l’air du temps n’influence-t-elle pas la demande pour des constructions en bois ? « À part quelques projets d’envergure qui accordent de l’importance à l’aspect écologique, il y a très peu d’engouement concernant la responsabilité environnementale. Malheureusement, le coût du projet prime sur l’environnement », déplore le directeur de Wong Chap Lan & Co. Ltd.

Mais avec la conjoncture économique actuelle, les projets prévoyant l’inclusion du bois dans leurs techniques constructives se font rares, nous confie Steve Wong. Il ajoute que le bois étant plutôt onéreux, les propriétaires de logements résidentiels ont tendance à remplacer ce matériau par de l’aluminium ou du plastique. « Nous avons noté une forte poussée de produits importés bas de gamme qui font du tort à notre filière », relève-t-il.

Gérard Goupille, le General Manager de Fit Out, compagnie associée au groupe Manser Saxon, abonde dans le même sens. « Le secteur de la construction en général fait face depuis les dix-huit derniers mois à un sérieux ralentissement avec des projets annoncés qui ne vont pas de l’avant ou alors avec des projets revus à la baisse. Il y a en même temps un engouement croissant, dans le cadre de projets de construction ou de rénovation, pour l’utilisation du plastique et de l’aluminium, deux matières requérant moins d’entretien que le bois, et qui donc, au final, peuvent avoir de l’attrait au niveau du prix. Ainsi, on voit de plus en plus, et dans plusieurs projets, les decks en bois être remplacés par des planches en plastique recyclé. Il faut reconnaître toutefois que les hôtels sont encore très demandeurs en bois, une matière noble et belle qui continue d’être beaucoup utilisée dans les espaces communs des hôtels. »

En vadrouillant ou longeant les hauteurs des régions huppées comme Cascavelle, Tamarin, Albion, Rivière Noire, on ne peut que s’émerveiller devant les façades alliant le bois et autres intrants comme la tôle pour la toiture à la construction. Ces constructions ne concernent pour la plupart qu’une poignée de logements résidentiels privés certes, mais l’association bois et tôle en général rappelle ce cachet tropical, ilien, des maisons créoles, coloniales, cadrant avec une harmonisation de ce que pourrait être une architecture mauricienne type.

Utiliser le bon produit pour éviter la rouille

Qu’en est-il de la rouille ? Ceux qui avancent que la tôle rouille n’ont simplement pas utilisé le bon produit au bon endroit, avance Didier Hardy, General Manager de Profilage Océan Indien. Par exemple, Profilage recommande l’utilisation de feuilles de tôle en aluminium avec des fixations en acier inoxydable dans les régions côtières, surtout celles exposées aux vents généraux. Idem pour la toiture d’une piscine couverte, ou pour celle se trouvant à proximité d’une cimenterie. Profilage a déjà profilé des tôles en acier inoxydable.

 

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