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Interview Rencontre

Fabien Enouf : «Nous aurons une capacité de production sucrière de 300 000 t dans la région»

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Fabien Enouf : «Nous aurons une capacité de production sucrière de 300 000 t dans la région» | business-magazine.mu

Avec l’achat de la Transmara Sugar Company, au Kenya, le Chief Finance Executive d’Alteo fait ressortir que le groupe, déjà présent en Tanzanie, poursuit sa stratégie d’expansion sur les marchés régionaux à fort potentiel de croissance. Il aborde aussi le dossier de la production d’énergie électrique à partir de la biomasse.

BUSINESSMAG. Vous venez de compléter le rachat de la Transmara Sugar Company au Kenya.Quelle est votre ambition, avec cette nouvelle acquisition, en termes de production et de rentabilité ?

La sucrerie de Transmara est en opération depuis 2012 et a atteint aujourd’hui une capacité de broyage annuelle de 600 000 tonnes de canne pour une durée de récolte d’environ 300 jours. Notre ambition, dans l’immédiat, est d’augmenter cette capacité de broyage annuelle au-delà de 1 000 000 de tonnes. Il est à noter que pour son approvisionnement en canne à sucre, Transmara dépend entièrement des planteurs de la région, un mode de fonctionnement assez commun au Kenya. Donc, tout projet d’augmentation de capacité à l’usine passe d’abord par un développement soutenu des surfaces sous culture de canne. Ce programme de développement agricole a été lancé par les actionnaires sortants depuis quelques années déjà, ce qui nous permet aujourd’hui d’enclencher les phases d’expansion de l’usine avec l’assurance que la matière première additionnelle sera disponible.

Nous sommes aussi conscients que cette expansion résultera en une augmentation considérable du volume de sucre à être commercialisé sur le marché domestique et nous nous attelons déjà à mettre en place les ressources nécessaires à ce niveau.    

La rentabilité de l’opération est, bien sûr, un des objectifs majeurs de notre stratégie. Transmara a dégagé des profits pour la première fois en 2014 et, suite au programme d’expansion de l’usine et à une optimisation de certaines opérations, nous sommes confiants de pouvoir produire du sucre à un prix de revient assez compétitif pour assurer la rentabilité future de l’opération et un retour sur investissement approprié pour l’actionnaire. À moyen terme, nous pensons que Transmara présente un potentiel intéressant dans le cadre d’un futur projet énergétique vert avec de la biomasse disponible 300 jours par an.

BUSINESSMAG. Comment a été financée cette acquisition ?

Cette acquisition se fait par le biais de Sucrière des Mascareignes Ltd (SML), une société détenue à 60 % par Alteo et 40 % par Tereos Océan Indien, qui détient déjà 75 % du capital de TPC Ltd, notre opération sucrière en Tanzanie. L’acquisition a été financée par un prêt bancaire en dollars à hauteur de 50 % de l’investissement et par un apport en capitaux propres des actionnaires de SML au prorata de leur actionnariat ;la part d’Alteo provenant essentiellement des recettes de la vente de sa participation de 50 % dans le capital d’Anahita Hotel Ltd, vers la fin de l’année dernière. 

BUSINESSMAG. Il y a deux ans, vous lanciez une opération de levée de capitaux de Rs 5 milliards. À quelles fins ces fonds ont-ils été utilisés ?

Il y a deux ans, effectivement, Alteo a lancé un programme de financement multidevises en plusieurs tranches pour un montant total de Rs 5 milliards. Une première tranche de Rs 1 milliard a été émise par voie de placements privés et a été utilisée pour refinancer des emprunts à court terme qui avaient été contractés dans le cadre du financement des plans de départ volontaire à la retraite entrepris par certaines entités du groupe. Ce programme d’émission d’obligations prévoyait aussi, qu’au besoin, Alteo puisse lever Rs 4 milliards supplémentaires pour financer sa croissance tant sur le plan local que sur le plan régional.

BUSINESSMAG. Comment s’insère cette unité de fabrication au Kenya dans votre stratégie d’expansion régionale ?

L’acquisition de la Transmara Sugar Company est, en effet, une étape clé dans la stratégie de développement du groupe Alteo. Elle renforce de manière significative sa présence dans la région et s’inscrit dans la droite ligne de sa stratégie d’expansion sur les marchés régionaux à fort potentiel de croissance. Concrètement, le groupe gérera trois sucreries – à Maurice, en Tanzanie et au Kenya – pouvant produire déjà un total supérieur à 300 000 tonnes de sucre par an, ce qui est un volume non négligeable pour la région.

En nous basant sur notre expérience acquise à Maurice et en Tanzanie, nous avons élaboré un plan stratégique pour Transmara. Il a pour but de repenser et d’optimiser certaines opérations clés telles que les services planteurs, la récolte et l’acheminement de la canne à l’usine sur les trois prochaines années. Notre objectif, à terme, est de devenir un des opérateurs les plus efficients au Kenya et ainsi de nous mettre à l’abri de la compétition autant à l’intérieur du pays qu’à l’importation.  

BUSINESSMAG. Alteo  opère également TPC en Tanzanie. Pourriez-vous élaborer sur  la performance de cette usine et ses objectifs de production pour les cinq prochaines années ?

Globalement, nous sommes très satisfaits de la performance de TPC ces dernières années. Cette exploitation a atteint des taux moyens de rendement agricole très encourageants et est en bonne voie de consolider sa position sur le marché tanzanien. Son conseil d’administration a validé il y a peu un plan d’investissement de 5,5 millions de dollars pour une expansion de l’usine afin de luipermettre de broyer le tonnage de canne additionnel provenant de cette récente augmentation de rendement aux champs.

La plus grande partie des surfaces arables de TPC est aujourd’hui sous culture de canne. L’objectif du management, dans les années à venir, sera de travailler sur les gains de rendement et d’efficience en vue de continuer à accroître la production et de développer des économies d’échelle.

BUSINESSMAG. Quelle a été la performance d’Alteo pour l’exercice financier se terminant le 30 juin2015 ?

Nous clôturons en ce moment même l’exercice financier se terminant le 30 juin et ne pouvons commenter la performance de l’année à ce stade. Notre dernière revue financière trimestrielle prévoyait des résultats annuels proches des chiffres pour les neuf premiers mois de l’année. Rien ne nous indique à ce jour que cela ne sera pas le cas.   

BUSINESSMAG. Qu’en est-il de la raffinerie du groupe ?

Notre raffinerie est dans sa septième année d’opération et a atteint un niveau de performance satisfaisant, tant en termes de qualité du produit fini qu’en termes d’efficience. Elle est désormais accréditée «Coca-Cola» et «British Retail Consortium» et jouit d’une très bonne réputation auprès de ses clients principaux. Notre contrat de raffinage avec le Syndicat des Sucres arrive à expiration en ce mois de septembre et le futur de l’activité dépendra donc des termes à être renégociés entre les parties concernées.

BUSINESSMAG. Ou en sont vos nouveaux projets de production d’énergie électrique ?

Nous avons récemment présenté un avant-projet aux autorités pour une nouvelle centrale thermique de 90 MW produisant plus de 50 % d’énergie électrique à partir de la biomasse. Ainsi, nous proposons de maximiser l’utilisation de la biomasse produite par la sucrerie d’Alteo Milling en remplaçant les deux centrales existantes du groupe – à Union Flacq et Deep River Beau Champ – par cette nouvelle centrale à l’échéance des «Power Purchase Agreements» en cours jusqu’en 2018. Cette centrale permettra de faire passer la production d’énergie renouvelable du groupe de 100 GWh actuellement à 210 GWh, en optimisant la biomasse disponible avec des installations beaucoup plus efficientes.

Par ailleurs, nous sommes associés à Astonfield Renewables and Juwi GmbH à travers la société Alteo Astonfield Solar Ltd (AASL) qui a remporté un appel d’offres pour un projet photovoltaïque de 2 MW. AASL a signé un «Energy Supply and Purchase Agreement» en juillet 2014 avec le Central Electricity Board (CEB) et, depuis, les procédures administratives relatives au site et à l’obtention des permis requis sont en cours.

Plus récemment, nous nous sommes associés à d’autres développeurs pour soumettre quatre propositions de projets photovoltaïques totalisant 60 MW et deux propositions de projets éoliens totalisant 28 MW suite à un nouvel appel d’expression d’intérêt lancé par le CEB en juin de cette année

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