Type to search

Actualités Autres

Brexit : le répit

Share
Brexit : le répit | business-magazine.mu

Il n’y aura pas de hard Brexit. La semaine dernière, Boris Johnson a été désavoué par le Parlement britannique. Une loi a été adoptée contraignant le Premier ministre à reporter de trois mois la sortie du RoyaumeUni de l’Union européenne. L’échéance a ainsi été repoussée à janvier 2020.

C’est un délai qui donne une bouffée d’air frais au monde. La perspective d’un hard Brexit laissait craindre une crise dans la zone euro. «Le hard Brexit aurait été mauvais tant pour le Royaume-Uni que pour l’Europe. Je parle là de conséquences dépassant le cadre des échanges commerciaux et des droits de douane», observe l’économiste Pierre Dinan.

Si l’Angleterre aurait pu se retrouver du jour au lendemain comme pays tiers n’ayant jamais fait partie de la zone euro, l’Europe a beaucoup plus à perdre. «Il y a le risque d’une désorganisation avec le nombre d’Européens qui travaillent en Angleterre et qui, d’un coup, se seraient retrouvés sans permis de résidence et sans permis de travail. Les compagnies britanniques perdraient ainsi de bons éléments étrangers», soutient Pierre Dinan, qui s’attend à un apaisement dans la zone euro.

De son côté, Rajiv Servansingh, Chairman de MindAfrica Group, est d’avis qu’il ne faut pas se réjouir trop vite. «Avec tout ce qui se passe en Angleterre, nous ne sommes pas à l’abri car Boris Johnson peut toujours tirer un lapin de son chapeau. Il y a par exemple le recours légal qu’il envisage», argue-t-il. Il remet les choses en perspective en expliquant que ce répit n’est que de trois mois. «Il est sujet à une acceptation de l’Europe. Si acceptation il y a, l’effet serait intéressant pour le Royaume-Uni car il aura le temps de recourir à une élection et trouver une solution», soutient-il.

Selon lui, une extension de trois mois va temporiser la situation actuelle. Mais les fondamentaux du Brexit restent entiers car une solution à moyen terme n’a pas encore été trouvée. Quant à la menace d’une récession mondiale, elle n’est pas encore derrière nous. Il est rejoint par Pierre Dinan. «Il n’y a pas que le Brexit. Il y a plusieurs autres foyers dont la guerre économique entre les États-Unis et la Chine, la crise nucléaire iranienne et le risque d’une flambée du pétrole. Tout ceci crée une incertitude qui ne favorise pas l’investissement», fait-il ressortir. 

},

L’évolution de la livre sterling

Depuis le référendum sur le Brexit en juin 2015, la livre sterling s’est dépréciée de près de 15 % face à la roupie. Un taux de change défavorablement qui a plombé la performance des industriels locaux. Surtout quand on sait que le Royaume-Uni représente environ 10 % de nos exportations. Faut-il s’attendre à un renforcement de la livre sterling. «Le marché des devises est extrêmement volatil. Je suis d’avis que la livre devrait se redresser un peu dans les jours à venir et c’est tant mieux !» commente Rajiv Servansingh. N’empêche, il ne pense pas qu’une reprise sur le marché britannique est pour bientôt. Il se veut pourtant rassurant en soutenant que l’accord entre Maurice et le Royaume-Uni nous permettra de continuer à avoir un accès sur le marché britannique.

Pour sa part, Pierre Dinan insiste qu’il faut que le pays reste «éveillé» et maintienne sa compétitivité. En bref, le Made in Mauritius ne doit pas être cher sur le marché britannique. De même, nous devons continuer à diversifier nos marchés tout en tournant vers l’Afrique qui reste une zone en pleine croissance. 

Tags:

You Might also Like