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Le mariage s’adapte à la révolution digitale

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Le mariage s’adapte à la révolution digitale | business-magazine.mu

Pour le meilleur et pour le pire, le marché du mariage se redessine rapidement, aidé en cela par le progrès technologique. L’amélioration de la visibilité des prestataires et celle de la destination Maurice est un facteur déterminant, intimement lié à des enjeux globaux universels : la digitalisation du secteur dynamise une évolution rapide et constante de la demande et de l’offre.

Ce n’est un secret pour personne : notre petite île est une destination privilégiée pour les lunes de miel et les mariages au niveau mondial. Le secteur est ainsi dynamisé par une forte demande venant des étrangers et ce grand intérêt, généralisé au niveau du secteur, s’expliquerait par la diversité des stratégies de communication.

«Notre clientèle est constituée grosso modo de 70 % d’étrangers, venant essentiellement de France et de la Réunion, et le reste de Mauriciens. Nous sommes présents dans les magazines traditionnels mais privilégions la communication à travers le web ; nous communiquons beaucoup par Internet, au moyen de Facebook, de Skype, de l’email, du site web et de blogs», explique Karen Carpin, Wedding Planner et cofondatrice de Carte Abricot.

«Nous communiquons à travers nos réseaux de distribution, les tour-opérateurs, notre base de données clients, les médias, les salons et magazines spécialisés», indique Dorella Louise, Events Manager pour Veranda Leisure & Hospitality (VLH) de Heritage Resorts. «Nous communiquons à travers des magazines spécialisés, mais aussi au moyen de notre site web», précise le directeur de Beach Destination, Clément Cartier. «La grande majorité de notre clientèle est étrangère et provient à 40 % de demandes directes adressées sur notre site web et sur notre page Facebook. Les 60 % restants sont issues de notre collaboration avec des tour-opérateurs, de notre présence aux salons internationaux, de nos bureaux en France et en Angleterre et de notre partenariat avec le magazine français Oui ! – plus particulièrement de son interface web», souligne Jason Kistnen, Wedding Coordinator à l’hôtel La Palmeraie.

«Nous accompagnons les familles dans l’organisation, même de loin et par email. Nous avons un vrai rôle de conseil et de supervision car parfois, tout se fait à distance», rappelle, pour sa part, Sandrine M. D’Unienville de l’Aventure du Sucre. Il semblerait donc que le secteur ne connaisse pas la crise et que la répartition démographique de la clientèle favorise généralement la clientèle étrangère.

Rs 3 000 - Rs 3 500 par personne

Pour ce qui est du budget, les prestataires s’accordent sur une estimation se situant à Rs 3 000 - Rs 3 500 par personne pour les mariages mauriciens. Dans le milieu, les avis restent mitigés. «Nous réalisons trois à quatre mariages par mois en moyenne mais les noces mauriciennes sont plus rares. Depuis mes six ans passés à La Palmeraie, il y en a eu une demi-dizaine. Il est difficile de comparer en termes de coûts car un étranger viendra davantage en petit comité alors qu’un local devra compter au bas mot 150 invités pour un budget allant de Rs 700 000 à Rs 1,2 million. L’étranger s’en sort souvent à bien moindre frais, la réservation étant prise en charge dans les forfaits de tour-opérateur et avec juste la cérémonie, ils en ont pour Rs 100 000 à Rs 150 000 en général», explique Jason Kistnen de La Palmeraie.

«Un mariage mauricien moyen pour 150 invités tournera autour de Rs 450 000. Les étrangers viennent en général avec la famille proche et les amis, soit une vingtaine de convives, pour un budget de 10 000 euros en moyenne, logement compris», nous dit Karen Carpin.

C’est un tout autre son de cloche pour Mélanie Ohis, Wedding Planner pour le groupe Lux Resorts : «Nous avons un mariage tous les jours. De plus en plus de Mauriciens viennent dans les hôtels pour se marier, en raison, à mon avis, de la popularité des Big fat weddings.» La médiatisation joue un très grand rôle et au niveau de l’organisation, le coordinateur prend tout en charge, laissant aux tourtereaux le loisir de s’affairer à d’autres préoccupations. Le Mauricien opte cependant pour un mariage plus intime : 100 personnes maximum. Il préfère inviter moins de convives pour consacrer plus de budget à la qualité des prestations. «Les couples qui se marient optent de plus en plus pour des réceptions en comité restreint et misent beaucoup sur la qualité des repas. Ils sont friands d’animations culinaires telles que les cuissons à la minute devant les invités. Nous accordons une attention particulière aux détails et ajoutons des options à nos propositions standard», communique Sandrine M. D’Unienville, Communication Manager de l’Aventure du Sucre.

Des offres pour toutes les bourses

Les indicateurs fournis par les prestataires se basent cependant sur leur expérience. Pour rester compétitifs et répondre à la demande, les différentes compagnies doivent s’adapter et surtout conseiller les couples en fonction de leur budget. Par exemple, l’hôtel Maritim propose des forfaits sur mesure qui incluent différents services en fonction de la demande des intéressés : mise à disposition de la salle de réception, du restaurant, de l’hébergement, du bouquet de fleurs pour la mariée, entre autres. «Un mariage est un événement exclusif par définition ; notre but est vraiment de répondre aux attentes des futurs mariés pour le Jour J. Nous nous adaptons donc entièrement à leurs désirs pour un événement sur mesure qui correspondra à ce qu’ils souhaitent», soutient-il.

Une formule qu’on retrouve également dans les hôtels de Veranda Leisure & Hospitality, où toutes les prestations sont prises en considération. Une option Mariage à la carte est offerte avec la possibilité de tenir la cérémonie de mariage au Château de Bel Ombre et la soirée au C Beach Club. «Trois offres d’hébergement pour les invités ou pour la lune de miel existent au Heritage Le Telfair, Heritage Awali ou Heritage The Villas», ajoute Dorella Louise.

Même son de cloche du côté de l’Aventure du Sucre, qui a enregistré plus d’une dizaine de mariages depuis le début de cette année. «Nous travaillons selon le budget des clients et les accompagnons de l’idée jusqu’à la réalisation du plus beau jour de leur vie», affirme Sandrine M. D’Unienville, Communication Manager. «Nous avons des offres standard avec des prestations préétablies mais elles sont à titre indicatif, pour donner une première estimation des coûts. Nous modulons ensuite ces offres en fonction du budget mais surtout des prestations souhaitées par la clientèle», nuance Karen Carpin.

Nous l’aurons compris, le grand nombre des prestataires et la démocratisation de l’activité placent le secteur sous le joug de la demande, en particulier celle issue des étrangers. «Les exigences sont de plus en plus fortes», constate Mélanie Ohis. «Nous avons parfois des demandes assez insolites : arrivée en hélicoptère, balade en calèche, mariage sur catamaran, sur une île déserte»,renchérit Karen Carpin.

Cependant, les tendances restent affiliées au stéréotype associé à la destination. «Le touriste à Maurice recherche un mariage sur la plage. Le forfait sable/mer/soleil reste la demande prédominante avec en décoration des noix de coco, des anthuriums et des frangipanes. Au menu, les fruits de mer et le palmiste ont toujours la faveur du visiteur», évoque Karen Carpin.

L’influence Pinterest

«En termes de décoration, nous observons que les mariés choisissent de plus en plus souvent des compositions épurées et tendance avec des feuillages structurés et des fleurs minimalistes dans de longs vases et tubes transparents pour donner des effets très design. Ils choisissent souvent un fil conducteur en rapport avec le lieu, par exemple, le vert et le blanc qui rappellent les cannes en fleur et la nature environnante ou des bouquets qui incorporent des cannes», affirme, pour sa part, Sandrine M. D’Unienville.

Même son de cloche au niveau de la demande locale. C’est fini le temps du consommateur bêta, ingénu ; la nouvelle génération de futurs mariés rompue à l’Internet sait ce qu’elle veut. «Au niveau de la décoration, les centres de table hauts ou en miroir sont en vogue et les objets vintage font leur come-back. Nous ne proposons plus ; les clients font des recherches sur Internet et viennent avec des thèmes, des idées. Là où l’on avait des demandes classiques ‘Black and White’ ou autre, nous avons maintenant des références beaucoup plus ciblées comme ‘Gatsby le Magnifique’», observe Karen Carpin.

Le site qui a vraiment eu un fort impact sur les exigences de la clientèle est sans conteste Pinterest, assure Karen Carpin. Réseaux sociaux, sites Internet, blogs, l’avènement du mariage 2.0 marque une contradiction intéressante car de plus en plus de célébrations ont lieu à l’extérieur, que ce soit pour la clientèle locale ou internationale, le côté exotique, le Do It Yourself, ou la plage sont en haut de l’échelle au niveau des demandes.

«On assiste à un retour au naturel, le Do it Yourself. Il y a beaucoup moins de drapés. Le retour à la simplicité est fort et les décors sont épurés. Il y a aussi les demandes de barefoot wedding», précise Dorella Louise.

Retrouvez cet article dans son intégralité dans Business Magazine.

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