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Danièle Le Normand : Femme d’influence et de passions

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Danièle Le Normand : Femme d’influence et de passions | business-magazine.mu

Directrice générale adjointe du Groupe Isautier, présidente d’Initiative Réunion Entreprendre, conseiller-expert tourisme auprès du président de la Région Réunion… Danièle Le Normand jongle avec ses multiples casquettes avec dans le viseur un seul et même objectif : celui de mettre en avant les richesses de son île à travers et pour le développement économique.

C’est l’histoire d’une Réunionnaise au service de son île. Née à Saint-Denis en 1964, Danièle Le Normand grandit et fait ses études à La Réunion, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 1981. Désireuse d’élargir ses horizons, de gagner en expérience et en compétences, la Dionysienne quitte les paysages ensoleillés de sa régionnatale pour intégrer une école d’ingénieur à Paris. L’étape suivante l’entraîne au pays de l’Oncle Sam où elle évoluera en tant que stagiaire au sein de la direction États-Unis du laboratoire pharmaceutique Roche. « Ça, c’était avant de considérer que les vacances étaient un peu courtes, la famille un peu loin », se souvient-elle avec humour.

De retour à la maison, Danièle Le Normand intègre la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion et prend la responsabilité des formations continues. La micro-informatique est alors en plein déploiement et bouleverse la gestion des entreprises, le travail individuel. Forte de cette expérience, Danièle Le Normand rejoint quelques mois plus tard la direction de la concession portuaire en qualité de Directeur adjoint. Passée dans le domaine maritime et portuaire, la Réunionnaise signe dix des plus belles années de sa vie, malgré certaines difficultés. «Être femme et diriger, ce n’est pas forcément classique pour les hommes», explique-t-elle sans pour autant s’ériger en féministe de la première heure. Danièle Le Normand s’intègre parfaitement dans ce milieu présenté souvent comme un monde d’hommes et inscrit le développement des infrastructures réunionnaises dans un ensemble régional qui couvre les pays d’Afrique (de la Namibie au Soudan en passant par le Mozambique, le Kenya, ou encore l’Afrique du Sud).

Le travail de coordination, les nombreux et fréquents échanges avec les représentants des ports voisins font naître un sujet de passion chez la férue d’économie. Elle fait du dossier «Croisières» l’un de ses chevaux de bataille et participe à la réflexion autour de l’intégration et du rayonnement de La   le bassin de croisières internationales. Sujet ô combien complexe et étroitement lié à celui du trafic de voyageurs, de marchandises, de l’activité du port de commerce. Sujet d’autant plus actuel à l’heure du développement du Grand Port Maritime de
La Réunion.

En avril 2002, un virage s’opère et Danièle Le Normand réoriente sa carrière vers le développement dans le secteur privé. Elle fait son entrée dans le groupe Isautier et se voit très vite confier la direction d’un projet maître : celui du Musée Saga du Rhum à Saint-Pierre. «Cela a été pour moi une révélation d’unepartie de l’histoire industrielle et économique de La Réunion. Je me suis intéressée plus en détail au rhum, à sa fabrication, au marché international et j’ai analysé le potentiel du groupe Isautier», confie celle qui avance toujours, guidée par la passion.

Peu de temps après, elle prend les rênes d’Initiative Réunion Entreprendre et, par le biais de son statut au sein de cet organisme associatif, s’engage en faveur de la création d’entreprise, de son financement et de l’accompagnement des porteurs de projets.

Annuellement, Réunion Entreprendre (RE) permet la création de 170 entreprises, en moyenne. Trois ans après leur création, 80 % des entreprises accompagnées, de jeunes entrepreneurs coachés par RE, existent toujours. «La Réunionnaise que je suis voit le taux de chômage comme un cauchemar», constate à regret Danièle Le Normand qui veut apporter sa pierre en intervenant dans son domaine de compétences. «On s’inscrit dans une logique économique, non pas que je sois contre la logique sociale mais c’est un peu pour moi le tonneau des Danaïdes ; on ne sait pas très bien où on va. Alors qu’un modèle vertueux économique est gagnant».

Lorsqu’elle rejoint le groupe Isautier en avril 2002, Danièle Le Normand doit assurer un redéveloppement à partir d’une vision à construire. L’idée maîtresse : le rhum, «colonne vertébrale dans l’histoire de la famille Isautier». En 2007, Isautier reprend donc le contrôle sur la liquoristerie, la société en charge de la fabrication des bouteilles. Celle-ci prend le nom de «Rhums et punchs Isautier».

Un travail colossal (marketing, commercial) est abattu par l’équipe dans le cadre de cette opération de reconquête. Le développement inclut le recrutement d’un œnologue pour accompagner le groupe Isautier dans le chai de vieillissement, le travail marketing sur les bouteilles, sur les étiquettes, un grand volet de recherches et d’innovations produites pour inscrire les produits Isautier dans les tendances actuelles, pour faire la promotion des fruits et plantes réunionnais et de leurs caractéristiques uniques.

Ces efforts déployés par le groupe et mis en exergue par Danièle Le Normand servent une seule ambition : permettre à la marque Isautier de retrouver une place premium en étant distillateur autonome et indépendant de rhum de sucrerie, de rhum agricole. «Tout le travail engagé depuis 2009   2011 car l’usine moderne construite pour la fabrication des punchs est associée à des choix de développement durable, des choix responsables. Elle a d’ailleurs été primée parmi les neuf premières françaises à côté de Nestlé et Coca-Cola».

Les valeurs portées et mises en avant par le groupe Isautier, Danièle Le Normand y adhère et en est fière. Elle qui se félicite de la progression constante du groupe sur les marchés local, national et international (9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014, effectif humain et croissance doublés sur cette même période), voit encore des perspectives d’évolution pour le groupe au sein duquel elle figure en tant qu’actionnaire, comme 41 autres membres de la famille Isautier.

«Aujourd’hui, la fierté du produit Isautier est retrouvée. La marque qui à la fin du 19e siècle (1891 à Moscou, médaille d’argent pour le rhum Isautier) avait amené la Réunion à un niveau de reconnaissance internationale, continue de grandir». Et Danièle Le Normand de poursuivre : «Le Pôle rhum, c’est une fierté partagée en particulier cette année avec le 170e anniversaire de la marque, un événement à contenu économique et culturel qui rappelle l’ancrage local et l’investissement, les choix, les prises de risque d’une famille réunionnaise pour arriver à un résultat qui perdure

Toujours assoiffée de nouveaux projets, Danièle Le Normand reste fidèle à son île tout en gardant l’œil rivé sur le monde. Son travail la mène actuellement et son équipe à étudier les marchés matures sur lesquels les produits Isautier pourront s’implanter dans un futur proche. Le marché chinois, de l’avis de la Directrice Générale Adjointe d’Isautier, pourra représenter ainsi à terme «un levier de notoriété» pour la marque Isautier et en faire un produit premium à l’exportation, un produit de dégustation, à forte valeur ajoutée.

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